Avec plus de 60 000 collaborateurs, la RATP est devenue le 3e opérateur mondial de transport urbain et ses activités s’inscrivent bien au-delà de la région parisienne. Les 200 métiers qui y sont exercés donnent lieu à des besoins de formation à la fois variés et poussés. Rima Chabene, responsable de l’Université Groupe RATP, éclaire les enjeux et les défis en la matière.
Comment est perçue la formation au sein de votre groupe ?
Rima Chabene : Pour le groupe dans son ensemble, le développement des compétences de nos agents et collaborateurs est considéré comme une priorité, car il s’agit d’un levier de performance. Au regard de l’ouverture à la concurrence de certaines de nos activités en France, comme celle des bus dès 2025, la formation est un moyen de développer nos atouts afin de nous différencier de nos compétiteurs.
À l’heure actuelle, quels sont vos principaux besoins ?
R. C. : Avec 200 métiers existants et de nombreux métiers à faire évoluer ou créer, ils sont nombreux. Deux axes sont structurants. D’une part, nous visons l’excellence de service, l’excellence opérationnelle et la prévention des risques professionnels. C’est une base essentielle. D’autre part, nous accompagnons les transformations de l’entreprise. Par exemple, nous travaillons aux côtés de nos managers pour permettre à leurs équipes d’intégrer de nouveaux modes d’organisation du travail comme le flex-office ou la transformation digitale de nombreux métiers.
Pour faire face au défi particulier que constitue l’ouverture de certaines activités à la concurrence, à quel outil de formation avez-vous recours ?
R. C. : Un serious game permet notamment de simuler les conditions de mise en concurrence d’une ligne et la réponse à un appel d’offres. Nous soignons particulièrement les aspects interactionnels afin que les salariés concernés puissent développer les bonnes compétences techniques et culturelles qui seront clés dans la conduite des négociations à venir.
Sur quels aspects les exigences sont-elles les plus fortes pour les équipes en charge de la formation ?
R. C. : Depuis quelques temps, nous avons identifié qu’il était nécessaire de faire évoluer notre vision des champs à couvrir par la formation. Bien sûr, l’entreprise doit assurer l’adaptation aux évolutions des postes de travail. Mais de plus en plus, en écoutant les équipes, nous constatons qu’elles expriment proactivement des besoins de développement des compétences, comme les soft skills, au-delà des fondamentaux devant être maîtrisés. L’exigence est donc d’être capable de proposer des formations adaptées, mais aussi, de susciter cette envie de se former en continu. Enfin, nous devons veiller à ancrer les apprentissages.
« UN SERIOUS GAME PERMET NOTAMMENT DE SIMULER LES CONDITIONS DE MISE EN CONCURRENCE D’UNE LIGNE ET LA RÉPONSE À UN APPEL D’OFFRES »
Avez-vous trouvé une méthode satisfaisante pour évaluer vos actions ?
R. C. : Les évaluations à chaud sont systématiques. À froid, nous nous concentrons sur les dispositifs à forts enjeux, stratégiques ou financiers. Récemment, une étude poussée d’un dispositif pourtant plébiscité nous a ainsi permis d’identifier l’insatisfaction d’une population homogène qui n’avait pas trouvée le niveau suffisant. Un programme spécifique a ainsi été élaboré. Entre pairs, nous savons que l’évaluation reste toujours aussi utile que complexe à mettre en œuvre. La déployer nous aide à affiner nos contenus et à être clairs sur nos attentes.
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Rima Chabene, responsable de l’Université Groupe RATP