La crise financière due à la pandémie de Covid-19, le travail à distance et le confinement ont été source de nombreuses remises en question pour les salariés. Par manque de motivation ou probablement par faute d’informations, peu d’actifs osent franchir le pas et acquérir de nouvelles compétences. Peu nombreux sont ceux qui ont le courage d’entreprendre une formation CPF, bien que les chiffres aient connu une hausse ces deux dernières années. En 2020, près de 2,8 % de la population active française contre 1,5 % en moyenne entre 2016 et 2019 ont eu recours au CPF, selon les statistiques. (1)
Ce qu’il faut savoir sur le compte personnel de formation (CPF)
Le compte personnel de formation (CPF) est un dispositif légal de financement public de formation continue, mis en place par le Ministère du Travail en 2015. Successeur du DIF (Droit individuel à la formation), cet outil permet à toute personne active âgée de plus de 16 ans d’acquérir des droits à la formation professionnelle. Il s’agit d’un compte unique incessible, et qui est automatiquement clôturé à l’âge de 65 ans ou à la date de départ à la retraite. Il existe cependant des exceptions pour les retraités actifs qui exercent des activités bénévoles et de volontariat, ou qui décident de reprendre une activité professionnelle.
Ce compte individuel est crédité en euros au début de l’année qui suit l’année travaillée. Le montant varie en fonction de la durée conventionnelle ou légale du travail effectué par le salarié. Si le travailleur est à temps plein ou à mi-temps au moins, l’alimentation de son compte se fait à hauteur de 500 € par an, dans la limite d’un plafond de 5 000 €. Autrement, les droits seront déterminés par rapport au temps effectivement travaillé.
Le CPF a été conçu pour aider l’actif à maintenir son employabilité et assurer la sécurisation de son parcours personnel. Acteur de sa formation professionnelle, il peut choisir librement la formation certifiante ou qualifiante qui lui permettra de décrocher ou conserver un emploi. Il convient toutefois de noter que ce ne sont pas toutes les formations qui sont éligibles au CPF, mais certaines qui répondent à des objectifs particuliers. Une formation éligible au CPF doit permettre entre autres au travailleur d’acquérir un diplôme, une certification ou un titre professionnel.
Un compte personnel de formation pour tout objectif professionnel
L’utilisation du CPF pour améliorer ses compétences auprès d’un organisme de formation relève uniquement de l’initiative du travailleur. Son employeur n’a aucunement le droit de l’exiger à l’utiliser pour financer une quelconque formation. Et le fait de ne pas l’utiliser ne constitue en rien une faute.
Selon ses envies, ses besoins et sa situation professionnelle, le salarié pourra recourir à son CPF pour obtenir une qualification. Une formation éligible au CPF lui offrira l’opportunité de décrocher un diplôme ou un titre professionnel. Attestant de sa capacité à maîtriser certaines connaissances ou compétences, ces certifications l’aideront à trouver ou conserver un emploi.
Le CPF permet également au salarié d’effectuer un « Bilan de compétences ». Il s’agit d’une analyse dont l’objectif est de faire un point sur sa carrière pour mieux l’aider à choisir une formation ou définir un nouveau projet professionnel. Ses compétences professionnelles, comme ses aptitudes et motivations, seront évaluées par un organisme de formation agréé.
Ce dispositif de financement constitue également une précieuse aide pour ceux qui envisagent de changer d’emploi. La reconversion professionnelle, qu’elle soit volontaire ou obligée, est une réalité pour un nombre non négligeable de travailleurs en France. D’après les résultats d’une enquête menée sur 1 600 actifs français en 2021, près de 49 % se disaient être prêts à entamer une reconversion professionnelle tandis que 20 % en étaient déjà en cours. (2)
L’actifa aussi la possibilité de recourir à ses droits CPF pour se former auprès d’un organisme de formation et s’orienter vers le statut de travailleur indépendant. Avec ses nouvelles compétences, il pourra créer son propre business. Il convient de noter que l’auto-entrepreneur ne perd pas ses droits au titre du CPF, à condition toutefois de verser une certaine cotisation.
Un éventail de choix de formations
Les crédits cumulés sur le compte CPF donnent droit à diverses formations accessibles à tous les niveaux d’études. Une liste complète de ces formations éligibles au CPF est disponible sur le site « Mon compte formation ». L’actif n’aura qu’à choisir la formation qui lui convient, en fonction de ses besoins et de son employabilité.
Quelques critères importants doivent être toutefois pris en compte pour être sûr de faire le bon choix, tels que l’objectif professionnel, le secteur à privilégier, l’employabilité et le type de formation (en présentiel ou à distance). L’actif devra se poser quelques questions comme quelles compétences ou connaissances souhaite-t-il acquérir avec la formation, quels sont les besoins actuels du marché, et quel diplôme ou titre professionnel lui permettra de décrocher un emploi. Un conseiller en évolution professionnel est mis à disposition de ceux qui ont des difficultés à faire leurs choix ou ont besoin d’aide dans leurs démarches.
Le choix d’une formation CPF est simplifié grâce à l’outil de recherche fourni sur le portail. Demandeurs d’emploi et salariés auront accès à la synthèse de chaque formation en renseignant tout simplement leurs critères de choix. Ils trouveront sur chaque fiche les modalités d’inscription, la description de la formation et les coordonnées de l’organisme de formation. En fonction de leurs disponibilités, ils opteront pour des cours à distance ou en présentiel. Une excellente alternative à ces types de formation est le blended-learning, un apprentissage hybride qui combine cours en présentiel et e-learning.
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Références
(1) Johanna Bismuth et Mathilde Valero. Le compte personnel de formation en 2020 – Une hausse sans précédent des entrées en formation. DARES, octobre 2021, N°59.
(2) 2e Édition du Baromètre de la formation et de l’emploi 2021. Centre Inffo/CSA. Mis en ligne le 9 février 2021.