Interview de Jean-Pierre Girard, ancien directeur d’établissement et consultant : l’impact de la désinstitutionalisation sur l’évolution des politiques sociales en Protection de l’Enfance
Qu’entend-on aujourd’hui par la désinstitutionalisation ?
J-P Girard : Les politiques d’action sociale sont impactées ces dernières années par une volonté de transition des accompagnements de l’institution vers des solutions alternatives de proximité et le développement de l’empowerment des usagers. Ce phénomène dit de désinstitutionalisation touche l’ensemble des établissements et services médico-sociaux, notamment dans le secteur de la Protection de l’Enfance, tant il est vrai qu’il s’impose aujourd’hui comme un modèle social dominant.
Peut-on considérer cette pratique comme une évolution récente pour le secteur de la Protection de l’Enfance ?
J-P Girard : Oui et non. Si les premiers impacts concrets datent de moins de 10 ans, la loi 2 du janvier 2002, à laquelle sont assujettis les établissements et services de la Protection de l’Enfance, porte en elle les prémices de ces orientations en insistant sur la promotion des droits et la participation des usagers. La loi du 5 mars 2007, réformant la Protection de l’Enfance pose quant à elle, le principe de la subsidiarité de l’intervention judiciaire au bénéfice de l’intervention sociale, et insiste sur la nécessaire diversification des réponses vers des modes d’accompagnement en ambulatoire. Ce que la loi du 14 mars 2016 relative à la protection de l’Enfance ne dément pas, tout en faisant rappel du principe fondateur de la prise en compte de l’intérêt supérieur de l’enfant.
Pour aller plus loin, découvrez notre conférence, La Rencontre d’actualité : L’accompagnement social en protection de l’enfance à l’épreuve de la désinstitutionalisation