Epuisement, stress, agressivité… quels sont les risques d’une hyper-connexion des salariés pour l’entreprise ? Comment détecter les personnes en souffrance ? Delphine Witkowski, Formatrice et consultante en droit social et gestion des ressources humaines, a répondu à nos questions.
Comment reconnaître une personne en souffrance dans l’entreprise ?
On peut être alerté tout d’abord par des signaux avant-coureurs :
- l’envoi récurrent par un salarié de courriels ou des appels téléphoniques hors des horaires de travail,
- un nombre très important d’échanges écrits ou téléphoniques avec les collaborateurs, bien au-delà du volume d’échange habituel chez les autres salariés,
- voire des situations où des collaborateurs se disent « harcelés » par la communication pléthorique d’un collègue
- un salarié se mettant subitement à communiquer de façon abrupte, directive ou agressive etc…
Mais les signaux les plus difficiles à analyser sont les signaux comportementaux par le langage verbal et corporel :
- un salarié qui se plaint perpétuellement de « ne pas s’en sortir » mais qui ne refuse aucune sollicitation,
- un salarié qui ne prend jamais de congés tout en se disant fatigué,
- un salarié qui arrive de plus en plus souvent en retard en disant qu’il a travaillé tard la veille ou le week-end,
- un salarié qui boit plus d’alcool qu’auparavant lors des déjeuners, qui s’est remis à fumer…
Comment réagir ? Que peut-on mettre en place ?
Si le chef d’entreprise est en principe le seul à porter la responsabilité de la santé et la sécurité au travail de ses salariés, tous les collaborateurs, quel que soit leur niveau hiérarchique peuvent être acteurs de la détection des personnes en situation difficile.
Il revient donc aux services de la direction de mettre en œuvre des moyens de détection et de communication sur les situations à risque identifiées.
Le rôle du management de proximité est fondamental pour détecter ces signaux et il est important que les managers soient sensibilisés et formés sur la gestion de ces situations.
