Dans la vie professionnelle comme dans la vie personnelle, nous sommes nombreux à vouloir réussir tout de suite, à considérer tout jugement, refus, critique, comme un échec qui nous empêche d’avancer et de rebondir : beaucoup renoncent facilement, trop facilement !
On entend souvent dire que les erreurs sont formatrices, qu’un échec est toujours une manière d’apprendre sur soi et de rebondir. Mais est-ce bien vrai ?
Eléments de réponse avec Chantal Masson, Coach et Formatrice en développement personnel et gestion du stress pour Comundi.
Quelles sont nos réactions habituelles face à l’erreur ou à l’échec ?
Face à ces contrariétés, nous émettons des généralisations abusives sur nos capacités (« Puisque je n’ai pas réussi aujourd’hui, je ne réussirai jamais »), nous confondons ce que nous faisons et ce que nous sommes (« Je n’ai pas réussi cet exercice de mathématiques, donc je ne suis bon à rien »), nous sommes envahis par des émotions très fortement négatives qui nous amènent à renoncer, voire à ne plus oser faire.
Pourquoi réagit-on ainsi ?
Notre culture, nos habitudes et les injonctions sociales inhibent le fonctionnement rationnel et émotionnel de notre cerveau et nous empêchent de traiter nos erreurs et échecs comme des feed back, et ainsi de réajuster nos actions pour réussir.
Quels conseils donneriez-vous pour apprendre de ses erreurs et avancer plutôt que de renoncer, pour « exploiter » nos échecs et mieux rebondir ?
Il est avant tout important de comprendre comment le cerveau fonctionne et donc ne plus penser en termes de réussite ou d’échec, mais de projection de résultat et de réajustements face aux feed back du réel. Il s’agit là, ni plus, ni moins, que du processus d’apprentissage.
Peut-on réussir à positiver ses réactions face à ses erreurs ? Par quels moyens ?
Nos erreurs nous disent beaucoup sur nous, le monde, la stratégie utilisée, adéquate ou pas. Il suffit de prendre le temps d’analyser ce qui a fonctionné et ce qui a « raté » pour « essayer encore, échouer encore, échouer mieux » pour parodier Samuel Beckett ou pour « découvrir sa singularité » comme dirait Charles Pépin.