L’enseigne de commerce en ligne, spécialisée dans les domaines du bricolage, du jardin et de la maison, tient à faciliter la tâche de ses salariés qu’ils soient parents ou sur le point de le devenir. Elle a même élaboré un dispositif d’accompagnement.
Travailler chez ManoMano permet-il de concilier vie professionnelle et vie privée ? A cette question posée à l’occasion d’une enquête interne réalisée l’an dernier, ils sont 83 % à avoir répondu « oui ». Un satisfecit pour la plus grande place de marché de produits et service dans l’univers du bricolage, jardin et maison en Europe, où la moyenne d’âge des collaborateurs se situe autour de 33 ans. Pour un certain nombre d’entre eux, plus d’un quart sur un effectif de 1.000 personnes, il leur faut conjuguer carrière et enfants. Problématique de taille qui n’est pas nouvelle.
Dans la politique RH de ManoMano, dont la création remonte à 2013, un dispositif d’accompagnement a été officiellement formalisé en 2018. « En l’écrivant noir sur blanc, nous avons franchi une étape. Pour autant, ce sujet était au coeur de nos préoccupations depuis toujours », insiste EricDecisier, vice-président RH du site marchand.
Grossesse, accouchement et reprise dans un cocon
Il est prévu notamment l’allongement de la durée du congé maternité d’un mois par rapport à sa durée légale, sans perte financière et quelle que soit l’ancienneté des mamans concernées. A leur retour, ces femmes voient leur salaire automatiquement augmenté à hauteur de l’évolution salariale moyenne constatée dans l’entreprise. Une fois revenues, qu’elles ont tout le loisir d’aménager leur emploi du temps comme elles l’entendent pendant trois mois.
En attendant leur retour, elles sont remplacées dans la mesure du possible. Eric Decisier s’en explique : « Tout dépend du poste, du profil et des compétences pour l’occuper. Ce n’est pas systématique mais on fait le nécessaire pour trouver une solution. On n’a pas toujours le CDD pour pallier cette absence. En revanche, nous savons faire preuve d’agilité. C’est dans notre ADN de start-up ! » De quoi alléger la charge mentale de celles qui s’apprêtent à prendre le large pendant une longue période.
« Une vraie tranquillité d’esprit »
Les papas bénéficient eux aussi d’un congé supplémentaire de quinze jours par rapport au cadre prévu par la loi payé à 100 %. Précieux pour Matthieu Pihery, vice-président commerce et international growth au sein de la plateforme opérant dans six pays (France, Belgique, Espagne, Italie, Allemagne et Royaume-Uni). Agé de quarante-quatre ans, ce responsable d’une équipe de 60 personnes est devenu père pour la première fois au mois de novembre. Une petite Lise a fait son apparition. Un immense bonheur dont les conditions ont été favorisées par ManoMano.
« En cumulé, j’ai eu un mois et demi pour me consacrer pleinement à cet heureux événement. J’étais sur une autre planète. Rien qui me parasitait. Tout avait été anticipé. Et puis, comme la rémunération, dont sa part variable, est garantie, on a une vraie tranquillité d’esprit. » Une petite bulle en quelque sorte, d’où s’en extraire n’a rien du supplice. « Quand on revient, on a une énergie débordante. Et on n’arrêtait pas de me dire que j’avais un sourire béat. »
Dans le dispositif, il y a aussi trois jours de congés en cas de fausse couche et une grande souplesse pour honorer les rendez-vous médicaux ou administratifs en cas d’adoption ou de PMA. Après la naissance, la gestion du quotidien se retrouve facilitée par la flexibilité. Sauf poste très particulier, le télétravail à 100 % est possible ! Chacun a le choix de décider du nombre de jours de travail à distance dont il souhaite bénéficier.
Seul bémol : la garde d’enfants. Jusqu’ici, aucune mesure spécifique pour venir en aide n’a été mise en place. Pour sa fille, Matthieu Pihery aimerait qu’une crèche d’entreprise voit le jour d’ici peu. Les berceaux seraient alors vite pris d’assaut. Soixante-six « bébés ManoMano » sont nés en 2022.
Par Julien Launay