Ressources humaines

Ces « compétences vertes » qui mettent des étoiles dans les yeux des recruteurs

Les compétences vertes

Dans plusieurs secteurs, les offres d’emploi mentionnant des compétences en lien avec le changement climatique sont plus intéressantes que la moyenne du point de vue des candidats, selon une étude de la Dares publiée le 20 mars 2025.

Pour trouver un emploi, faut-il avoir des « compétences vertes » à inscrire sur son CV ? Ces compétences en lien avec le changement climatique sont en effet de plus en plus appréciées par les recruteurs. En France, 11 % des offres d’emploi publiées sur LinkedIn en font mention, dévoilait la plateforme en novembre. Un chiffre qui a augmenté de 15 % en trois ans.

Mais de quoi parle-t-on exactement ? « Parfois, vous avez du greenwashing sur les offres d’emploi : un pétrolier peut par exemple dire qu’il s’engage pour la transition écologique sans que cela n’ait d’implication concrète. En revanche, rechercher un chauffagiste qui sait installer des pompes à chaleur, c’est une vraie compétence qui a un impact concret sur l’environnement », explique Jérôme Lé, chef du département analyse des métiers et emploi de la Dares.

Pour éviter cet écueil, l’institut de statistique du Ministère du Travail a étudié l’impact de six compétences vertes spécifiques dans six métiers : chauffagiste, couvreur, façadier, mécanicien automobile, architecte et enfin, avocat et juriste. Résultat : « depuis 2019, le besoin en compétences vertes […] s’accroît dans l’ensemble des métiers sélectionnés » note la Dares dans une étude publiée ce jeudi.

Impact de MaPrimeRenov’

L’augmentation la plus significative concerne les façadiers : la recherche de compétences en isolation thermique a augmenté de 14 % entre 2019 et 2023, selon cette étude qui a analysé entre 100.000 et un million d’offres d’emploi pour chacune des professions. Pendant la même période, l’installation de panneaux solaires pour les couvreurs a grimpé de 5 % et de 3 % pour l’installation de pompe à chaleur par les chauffagistes. Les connaissances en écoconception sont également davantage valorisées pour les architectes (+2 %).

Cette hausse sélective peut être liée au fait que « ces compétences sont nécessaires pour réaliser certains travaux engagés dans le cadre de […] MaPrimeRenov’ », observe la Dares. « Il s’agit de compétences qui restent majoritairement émergentes », pointe toutefois Yannis Bouachera, l’auteur de l’étude. En 2023, moins de 15 % des offres d’emplois étudiées pour ces six métiers mentionnaient des compétences vertes.

La Dares observe aussi certaines spécificités géographiques, avec des besoins accrus en compétences vertes – notamment liées à la rénovation énergétique – « dans les départements les plus froids : l’Est de la France et la Savoie notamment ».

Des profils recherchés

Pour les recruteurs, ces profils sont-ils plus difficiles à attirer ? C’est ce que semblent indiquer les données de la Dares qui montrent que les offres incluant ces compétences sont plus souvent des CDI et que les salaires y sont en moyenne plus élevés.

Ainsi, la part des CDI dans les offres pour des mécaniciens automobiles maîtrisant la réparation de véhicules électriques est 12,1 % plus élevée et le salaire y est 8,4 % supérieur. Idem pour les chauffagistes maîtrisant la pose de pompes à chaleur : les offres sont plus souvent des contrats à durée indéterminée (+21,9 %) et la rémunération plus attractive (+7,7 %).

« Cette valorisation pourrait être liée à la détention de certifications supplémentaires ou révéler des difficultés plus prononcées pour recruter des candidats possédant ces compétences », estiment les auteurs de l’étude qui restent toutefois prudents. Ces chiffres ne tiennent pas compte de la taille ou de la bonne santé financière des entreprises, « ce qui leur permettrait de proposer de meilleures conditions d’emploi, même pour des postes ne nécessitant pas spécifiquement de compétences écologiques ».

Sarah Dumeau

 

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