Des stratégies RH innovantes pour attirer et fidéliser les collaborateurs ? Face à l’instabilité générée par la crise sanitaire et les nouvelles exigences pour des modes de travail innovants et flexibles, certaines entreprises n’hésitent pas à expérimenter. Retour sur quelques exemples marquants.
Turnover. Le mot n’est désormais devenu que trop familier pour de nombreuses entreprises ces dernières années. Déjà en 2014, une étude de l’Insee indiquait que le taux de rotation de la main-d’oeuvre en France avait presque quintuplé en trente ans. Les bouleversements liés à la crise sanitaire ne font qu’accélérer la tendance. Ainsi, selon de récentes données de l’Apec, 52 % des cadres se disaient ouverts, à la fin de l’année 2021, à de nouvelles opportunités d’embauche. Ce pourcentage monte à 61 % pour les jeunes cadres.
L’exigence des salariés pour une organisation de travail plus souple, leur permettant de mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle, est devenue une priorité. Afin de répondre à ces enjeux, certaines entreprises testent de nouvelles approches pour favoriser l’engagement et le bien-être au travail de leurs salariés. Elles expérimentent de nouveaux dispositifs RH et proposent de nouveaux bénéfices aux collaborateurs, dans l’espoir d’attirer de nouveaux talents – et de les fidéliser.
Club Med – Le concept de « workation »
C’est une mesure qui fera rêver plus d’un adepte des voyages : le groupe Club Med a annoncé, en janvier dernier, le démarrage d’une expérimentation inédite, fondée sur le concept de « workation ».
Certains collaborateurs en bureau sont désormais invités, s’ils le souhaitent, à pratiquer le télétravail au sein d’un resort du groupe, tant que celui-ci est situé sur leur fuseau horaire. L’idée : leur permettre de vivre l’expérience des clients, de profiter des activités proposées, mais aussi de renforcer les liens entre les différentes équipes du groupe.
Accenture – Une organisation plus libre du temps de travail
En France, Accenture est pionnier en matière d’organisation plus souple du temps de travail. Avant même la crise sanitaire, l’entreprise avait déjà une culture axée sur la flexibilité et le travail hybride. Sans imposer un cadre particulier, Accenture teste désormais des modalités permettant à certaines équipes d’organiser leur travail sur 4, 4,5 ou 5 jours par semaine. Si l’expérimentation s’avère être concluante, le dispositif pourra être étendu plus largement au sein du groupe.
Le choix de tester la semaine de 4 jours a été fait par d’autres grandes entreprises à l’international. En Nouvelle-Zélande, Unilever a par exemple lancé en 2021 une expérimentation d’un an et, face à son succès auprès des salariés, le groupe a décidé de maintenir le dispositif en 2022.
Publicis – Télétravail à l’international
En décembre, le géant de la publicité a annoncé l’initiative « Work your World », qui permet aux salariés du groupe, dès 2022, de travailler pendant six semaines chaque année depuis n’importe quel pays où des bureaux Publicis sont présents.
L’objectif : promouvoir le développement personnel et professionnel des collaborateurs en les exposant à différentes équipes du groupe présentes à travers le monde et en leur permettant de voyager. Un dispositif ouvert à tous les salariés en CDI depuis au moins un an.
Par Léna Sanchez