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Comment devenir une organisation apprenante ?

Comment devenir une organisation apprenante

Face aux évolutions technologiques, économiques et sociétales actuelles, les entreprises doivent repenser la place de l’apprentissage et de la formation dans le quotidien des collaborateurs pour rester compétitives. Cette nouvelle dynamique d’entreprise porte le nom d’organisation apprenante. Comment muer vers une entreprise auto-apprenante ? Découvrez 8 conseils et bonnes pratiques.

Qu’est-ce qu’une organisation apprenante ?

L’organisation apprenante est un concept théorisé dans les années 1990 par Peter Senge. Selon lui, pour rester compétitive, une entreprise doit anticiper et s’adapter aux évolutions du marché, stimuler la créativité et les initiatives des employés, et attirer et fidéliser les meilleurs talents.

Pour répondre à ces exigences, il est nécessaire pour les organisations d’étudier en permanence leur environnement pour le comprendre et agir en conséquence. Or, pour Pierre Senge, cela n’est possible qu’en érigeant l’apprentissage et la formation continu en fondamentaux, tant à l’échelle individuelle qu’à l’échelle de l’entreprise.

Dans une telle configuration, la connaissance et la compétence s’acquièrent de manière circulaire. Chaque collaborateur est encouragé à partager ses savoirs, savoir-faire et savoir-être acquis et développés au travers de ses formations et de son expérience. Tous les challenges rencontrés par les salariés sont également considérés comme des occasions d’apprendre et de monter en compétences.

Quelles sont les caractéristiques d’une organisation apprenante ?

Une entreprise auto-apprenante se distingue des autres structures par son organisation, sa culture et ses principes directeurs. Concrètement, dans chaque organisation apprenante, on retrouve les caractéristiques suivantes :

  • Un problème est une opportunité d’apprentissage. L’entreprise auto-apprenante part du principe que l’existence d’un problème est une occasion d’apprendre. Les problèmes doivent donc être rapidement identifiés et analysés pour y apporter une réponse.
  • Le partage des connaissances se fait de manière circulaire. Les salariés sont à la fois enseignants et apprenants. Tout ce qu’ils ont appris en formation ou sur le terrain est partagé au reste de l’entreprise.
  • Les salariés sont proactifs dans leur montée en compétences en se formant auprès des autres collaborateurs et en externe auprès d’experts reconnus.
  • L’amélioration continue est au cœur de l’organisation. L’entreprise expérimente, tente des choses pour s’améliorer, s’adapter, se développer.
  • L’erreur est une occasion d’apprendre. Les employés n’ont pas peur de prendre des risques et de se tromper. Au contraire, l’erreur est vue comme un moyen de tirer des leçons et de progresser.  

8 conseils et bonnes pratiques pour devenir une organisation apprenante

1/ Cartographier les compétences internes

L’un des prérequis pour se transformer en entreprise auto-apprenante est d’identifier les compétences internes. En cela, la cartographie des compétences est un outil incontournable qui permet de dresser l’inventaire des savoirs, savoir-faire et savoir-être existants dans l’entreprise. Organisé par fonction, service et collaborateur, cet outil RH permet d’avoir une photo à l’instant T des compétences présentes. Avec une IA générative, il est aujourd’hui possible d’aller plus loin en fournissant une analyse prédictive et personnalisée des besoins en compétences. Pour tendre vers une organisation apprenante, cette technologie est idéale, car elle permet de s’adapter rapidement aux transformations du marché et de proposer des formations et des perspectives d’apprentissage personnalisées.

2/ Identifier les objectifs d’apprentissage de l’entreprise

En parallèle de la cartographie des compétences, il est indispensable de réfléchir aux ambitions et objectifs que l’entreprise souhaite atteindre grâce à l’apprentissage continu et à la formation des salariés. Les motivations sont évidemment nombreuses : développer un nouveau produit, s’adapter à un changement important qui touche le secteur d’activités de l’entreprise, devenir la référence en matière de service client, repenser le modèle économique pour s’aligner sur les exigences de quotas d’émissions de gaz à effet de serre…

La bonne astuce à déployer : réaliser un diagnostic organisationnel et managérial.

3/ Instaurer une culture de l’apprentissage continu

Pour muer vers une organisation apprenante, il est crucial que toutes les parties prenantes adhèrent à ce changement et adoptent les comportements propices au développement des compétences et à la circulation des connaissances et des savoir-faire. Si la démarche vient de la direction, les managers de proximité et les collaborateurs doivent s’acculturer à l’apprentissage continu. Pour cela, il est nécessaire qu’ils comprennent le « pourquoi » de cette évolution en faisant le lien entre :

  • les objectifs de l’entreprise,
  • l’organisation apprenante comme solution pour y parvenir,
  • et la conscience de pouvoir agir à leur échelle pour produire le changement.

Au quotidien, ce sont donc les comportements, les processus d’apprentissage et le management qu’il faut faire évoluer pour « coller » aux principes de l’organisation apprenante : droit à l’erreur, amélioration continue, partage des connaissances, accessibilité de la formation…

4/ Valoriser et cadrer la prise de risque

Si la prise de risque est un pilier de l’entreprise auto apprenante, elle doit être encadrée pour en retirer les bénéfices. Cela suppose d’identifier les espaces où il est réaliste de développer le droit à l’erreur, c’est-à-dire les situations et projets où les conséquences d’un échec sont économiquement et humainement acceptables. L’entreprise doit également responsabiliser les collaborateurs en leur donnant de l’autonomie et en encourageant les initiatives.

En parallèle, il est important de reconnaître et de valoriser les prises de risques réussies, et de rassurer les employés en créant un cadre bienveillant et structuré qui autorise la prise de risque.

5/ Favoriser le partage de connaissances

Faire circuler les savoirs et savoir-faire au sein de l’entreprise permet aux collaborateurs de monter en compétences et de s’adapter aux transformations organisationnelles, structurelles et techniques. Pour déployer cette pratique, plusieurs techniques d’apprentissage existent :

-Le mentoring. Le mentor partage ses propres expériences et ses apprentissages au mentoré pour qu’il en tire des enseignements et de bonnes pratiques à dupliquer dans sa propre situation.

-Le coaching. Le coaché est encouragé par le coach à adopter une posture proactive en expérimentant de nouveaux comportements en situation réelle de travail, ce qui lui permet de prendre conscience de ses propres ressources, d’en développer d’autres.

-Le peer-to-peer learning. Les salariés créent eux-mêmes des contenus de formation qui sont accessibles à l’ensemble des employés.

-Le social learning. Les outils de communication comme Slack ou Trello sont ouverts à tous. Lorsqu’une personne rencontre un problème qu’elle partage dans une discussion publique, les autres utilisateurs peuvent intervenir pour partager une bonne pratique et des connaissances.

6/ Développer l’apprentissage par le collectif

Ici, on mise sur l’intelligence collective pour apprendre et monter en compétences. Le co-développement est l’outil le plus utilisé pour apprendre par le collectif. Le but ? Une personne expose son problème à un groupe d’individus. Ces derniers partagent leurs retours d’expériences et leurs bonnes pratiques pour aider à la résolution du problème. C’est un exercice qui profite à tout le monde.

7/ Donner les moyens aux salariés de s’auto-former

Pour se revendiquer organisation apprenante, l’entreprise doit fournir les moyens aux collaborateurs de s’auto-former. Cela passe par donner le temps, l’espace, les outils et le budget. Ce faisant, les managers sont encouragés à faciliter l’organisation du travail et l’accès à la formation à leurs équipes.

S’agissant des outils, les possibilités sont nombreuses : les salariés peuvent avoir accès à une bibliothèque de ressources : formations en elearning, podcasts, recommandations de livres, interviews, MOOCS… La mise en situation réelle est également une technique efficace pour développer de nouvelles compétences par soi-même. Reposant sur ce que l’on appelle « l’apprentissage expérientiel », cette méthode se concentre sur la résolution de problèmes concrets dans des situations réelles de travail.

8/ Se former par l’apprentissage externe

Si la part belle est faite à l’apprentissage collaboratif et à la circulation des connaissances, la formation « traditionnelle » à l’extérieur de l’entreprise n’est pas à jeter aux oubliettes. Bien au contraire, elle présente plusieurs avantages :

  • se former auprès d’experts reconnus dans leur domaine ;
  • tirer des enseignements des expériences que vivent les autres apprenants dans leurs entreprises et leurs secteurs d’activités ;
  • développer son réseau professionnel ;
  • acquérir des savoir-faire rapidement pour monter en compétences et évoluer ;
  • apprendre un nouveau métier en vue d’une mutation interne.

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Aux entreprises et aux RH de réfléchir intelligemment aux différentes possibilités de formation et d’apprentissage à mettre en place pour rester compétitives et maintenir les salariés engagés.

 

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