Le nombre de travailleurs âgés dans l’Union Européenne va s’accroître dans les années à venir. En effet, la cible des 55– 64 ans va augmenter d’environ 16,2 % (9,9 millions) entre 2010 et 2030. Le vieillissement au travail est donc désormais une priorité pour les entreprises. Comment garantir un cadre de vie professionnel plus long et de meilleure qualité à vos salariés ?
3 questions à Frédérique LAILLE, formatrice et consultante experte en Management de la Santé et des carrières.
Quels sont les enjeux majeurs autour du vieillissement au travail pour les entreprises ?
En 2018, nous vivons plus longtemps et, nous travaillons aussi plus longtemps! Ce n’est pas une fatalité mais une réalité face à l’allongement de la durée de vie et conjointement, du recul de l’âge du départ à la retraite.
Il est indispensable pour les entreprises de capter et veiller à la transmission des compétences de ces seniors expérimentés mais aussi d’anticiper et d’accompagner les effets de l’âge sur les aptitudes physiques et cognitives en tenant compte des disparités des métiers et conditions de travail de l’activité.
On peut être un travailleur « usé » dès l’âge de 30 ans d’où l’importance à chaque fois d’adapter des mesures au contexte particulier des entreprises et des exigences des métiers exercés en prenant non pas que l’âge en considération mais aussi précisément la nature et les contraintes physiques et psychosociales de l’activité exercée.
Les entreprises ou organisations évoluent dans un environnement de plus en plus complexe et mobile. L’enjeu est donc de conserver la mobilisation des seniors actifs, de les accompagner spécifiquement par rapport à ces évolutions, de capitaliser sur leur savoir et d’anticiper sereinement leur départ.
N’oublions pas que les seniors sont les bases de la richesse du capital humain expérimenté de l’entreprise, avec un réseau relationnel interne et externe étendu et construit au fil des années.
Quelles sont les obligations réglementaires en matière de gestion des salariés seniors ?
L’emploi des seniors reste une des priorités en 2018 et le dispositif d’accord et plan d’action pour les seniors âgés de 50 ans et plus a pour mission de favoriser le maintien dans l’emploi, et l’embauche de seniors, de prévenir la pénibilité, mieux anticiper les évolutions de parcours, faciliter l’accès des seniors à la formation, aménager les fins de carrière mais aussi soutenir la transmission des savoirs entre les générations (ex tutorat) et préparer le passage à la retraite.
Vaste programme que doivent relever l’ensemble des entreprises du secteur public et privé sous peine de pénalités.
Chaque accord d’entreprise et plan d’action devra être complété d’objectifs chiffrés, suivis et contrôlés par le comité social et économique (entité qui va remplacer à horizon 2020 les actuels CE, Délégués du personnel, CHSCT) et aussi par les représentants des branches professionnelles concernées.
Comment abordez-vous pédagogiquement la formation Préservez le capital santé des salariés seniors ?
Le sujet est vaste car il est à la fois réglementaire, économique mais aussi psychosocial.
Que vous soyez manager d’une équipe, responsable ou acteurs des ressources humaines, délégué du personnel, médecin du travail ou préventeurs, l’objectif de la formation Préservez le capital santé des salariés seniors est que vous soyez capable d’initier ou, de participer à une démarche active, pour anticiper, préserver la santé physique et mental des salariés seniors, capitaliser sur leur savoir et accompagner leur évolution de carrière efficacement au fil des années.
Le dialogue, le partage d’expérience, et de questionnement de chacun face à diverses situations rencontrées seront les bases de nos échanges, que je souhaite pragmatiques et basés non pas que sur des théories ou concepts mais sur des réalités concrètes de situations de travail et d’organisations que vous avez ou allez rencontrer.
