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Compétences digitales : pas d’adaptation sans formation

Compétences_digitales

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Avec la poursuite et l’accélération de la transformation numérique, l’entreprise et ses salariés sont confrontés à un nouvel environnement aux enjeux multiples. Pourtant, la transformation numérique n’est pas uniquement synonyme de dangers : elle incite à l’acquisition de compétences plus pointues. Focus sur une nouvelle étude du BCG qui fait écho au thème « future of work » qui figure, cette semaine, à l’agenda de Davos.

Afin de mesurer la réalité de cette accélération des compétences digitales nécessaires en entreprise, le BCG (Boston Consulting Group) a réalisé, l’été dernier – en partenariat avec Adecco – une étude intitulée « Future-proofing the workforce ». Elle fait écho au thème « future of work » qui figure, cette semaine, à l’agenda de Davos.

Au total, 4.700 cadres issus de 9 pays, dont la France, ont livré leur perception de l’évolution de leurs compétences en contexte de transformation digitale. lssus des secteurs finance-assurance et grande distribution, ces managers ont aussi expliqué leurs attentes en matière de formation. Résultat, tous partagent les mêmes interrogations : à quoi va ressembler leur travail demain et quelles compétences nouvelles doivent-ils acquérir ?

A n’en pas douter, la mutation du marché de l’emploi sera profonde. Quelle que soit la profession, les compétences attendues sont ou vont prochainement être modifiées.  Les savoir-faire métier classiques sont désormais indissociables de compétences nouvelles dites digitales, et cette nouvelle association aboutit à des schémas nouveaux.

Prise de conscience générale et modalités incertaines 

L’impact de la transformation numérique sur les métiers d’aujourd’hui est pressenti par tous. Si deux tiers des personnes savent que leur travail va changer profondément d’ici 5 ans, un tiers des actifs pense que leur métier risque de disparaître en raison de l’utilisation des nouvelles technologies, nous apprend cette étude. Quels que soient le pays et la profession, l’enjeu crucial consiste à adapter ses compétences afin de se familiariser avec ce nouvel environnement numérique.

La formation permettant d’acquérir des compétences nouvelles est donc l’option à choisir, car 2/3 des interrogés affirment être prêts à se former de leur plein gré. Si ce ratio est une « excellente nouvelle » pour Jean-Michel Caye, Senior Partner and Managing Director chez BCG et porte-parole de l’étude, cette volonté de formation se heurte cependant aux modalités à mettre en place afin d’y parvenir. Quel acteur doit être désigné responsable de cette formation ? L’Etat, le salarié, son entreprise ? « Les offres de formation publiques sont mal adaptées à l’acquisition d’une expertise digitale », estime Jean-Michel Caye.

Parmi les 9 pays étudiés, l’entreprise est systématiquement désignée comme celle qui se doit d’apporter des propositions de formation à ses salariés. Mais « les entreprises ne le font pas assez » déplore Jean-Michel Caye. Même si «la façon de voir la formation est différente selon les pays », l’apprentissage de compétences numériques, statistiques, opérationnelles et collaboratives convoitées se développe partout et constitue dorénavant un avantage comparatif clef pour les entreprises du monde entier. Voilà pourquoi ces dernières doivent impérativement prendre en main l’enjeu de la formation.

Des experts digitaux maison

Pour l’entreprise, l’impératif est de faire du digital une véritable source de valeur pour son activité. Si 1/3 des emplois risque de disparaître, « ils vont être remplacés par des jobs extrêmement pointus », explique Jean-Michel Caye. En l’occurrence, par de nouvelles professions telles que celle de data scientists ou bien des métiers liés à la cybersécurité qui devraient connaître une croissance exponentielle dans les années à venir.

La nécessité de créer leurs propres experts digitaux s’impose aux entreprises, ce qui nécessite qu’elles s’appuient sur de la formation en interne. « Les talents, vous pouvez les acheter, les louer ou les créer », insiste Jean-Michel Caye. Une troisième option choisie par le groupe Renault. Le BCG l’a accompagné dans l’élaboration de sa stratégie digitale.

L’expertise Renault s’appuie désormais sur sa structure Renault Digital, qui souhaite générer un milliard de valeur d’ici à 2020. Avec plus de 300 personnes en 2018, Renault Digital a recruté 110 experts du numérique en deux ans et accélère la collaboration de Renault avec des start-up.

Le futur des entreprises compte avec cette alternative : former ses propres champions en interne ou bien devoir chasser des talents digitaux de plus en plus convoités.

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