L'intelligence artificielle en entreprise
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Démarrage encore timide pour l’IA en entreprise

Selon Gartner, à peine 4 % des entreprises se sont déjà lancées dans des projets liés à l’intelligence artificielle. Mais près d’une sur deux s’apprêterait à le faire.

L’intelligence artificielle fait de plus en plus la une de l’actualité, mais elle s’invite aussi dans le monde de l’entreprise, avec des offres B to B s en provenance de grands acteurs de l’informatique (IBM, Google…), de start-up ou de cabinets de conseil (BCG, Accenture, etc.).

Le phénomène reste cependant très timide : à peine 4 % des grandes entreprises dans le monde ont déjà financé et déployé un projet lié à l’intelligence artificielle, estime le cabinet Gartner dans une étude sur ces pionniers ( « Lessons from early AI projects » ) dévoilée ce mardi.

A partir d’un sondage mené à la mi-2017 auprès de 3.000 responsables d’entreprise et d’entretiens avec des responsables d’une douzaine d’organisations ayant mené des projets d’IA, le cabinet américain anticipe néanmoins une accélération rapide.

Gartner estime à 46 % le nombre d’entreprises prévoyant de se lancer à court terme dans des programmes intégrant de l’intelligence artificielle. Selon le cabinet, d’ici à 2020, une grande entreprise sur cinq aura même des salariés spécifiquement chargés de mettre au point et d’entraîner des réseaux de neurones – un métier qui n’existe pratiquement pas aujourd’hui.

 Augmenter, pas remplacer

Mais le principal conseil que Gartner donne aux chefs d’entreprises est… de ne pas trop s’emballer. En effet, les retours financiers des investissements en IA sont encore difficiles à évaluer, note l’étude. Faute de bien connaître le sujet, trop de dirigeants pensent que l’IA permettra de remplacer des travailleurs en automatisant purement et simplement leurs tâches – une approche que les auteurs qualifient de « piège ».

En réalité, l’IA permet surtout de les aider à travailler plus efficacement – ce que l’étude appelle « l’augmentation des travailleurs » plutôt que leur « remplacement ».

Bien sûr, cela rend les gains plus difficiles à mesurer, mais cela ne veut pas dire qu’ils sont négligeables. Et cela permet d’obtenir de l’adhésion en interne, par exemple en fournissant à des employés au contact des clients des outils pour les renseigner de façon plus efficace.

Internaliser les compétences

L’étude conseille aussi aux entreprises de chercher à internaliser le plus rapidement possible les compétences en intelligence artificielle au lieu de se reposer sur des prestataires extérieurs – un transfert de compétences qui se heurte cependant à la pénurie de talents, les entreprises disposant rarement de spécialistes de l’apprentissage automatique.

« Il est clair que nous devrons faire face à une pénurie de talents, estime Whit Andrews, coauteur du rapport. Cependant, entraîner des réseaux de neurones ne nécessite pas forcément une formation de très haut niveau – c’est ce que font des internautes, par exemple, quand il clique sur certaines publicités. »

Malgré cela, la montée en puissance de l’intelligence artificielle dans le monde du travail peut représenter un risque pour les entreprises petites ou moyennes. « En règle générale, les entreprises qui ne pourront pas tirer parti de l’IA souffriront, affirme Whit Andrews.

C’est déjà le cas des petits commerçants face à des géants mondiaux. Cependant, même les PME et les ETI vont découvrir que les sociétés d’informatique avec lesquelles ils travaillent proposent des outils d’IA, et pourront donc en bénéficier. »

 

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