Au-delà de cette limite, la plupart des travailleurs estiment ne pas avoir assez de temps, ni de bande passante disponible, pour se concentrer sur les tâches qui comptent vraiment, constate une étude menée par Slack.
La « réunionnite aiguë » ne passe plus. Consacrer plus de deux heures par jour en réunion peut nuire à la productivité selon une nouvelle étude, délimitant ainsi concrètement ces rendez-vous faisant partie de l’hygiène quotidienne d’un grand nombre de salariés.
L’enquête menée par Slack auprès de plus de 10.000 cols blancs un peu partout dans le monde a révélé que deux heures de réunion représentaient le point de basculement pour la majorité d’entre eux. Ceux qui passent davantage de temps sur Zoom, Teams ou coincés en salles de réunion sont deux fois plus susceptibles de dire n’avoir pas assez de temps, ni de bande passante disponible en cas de télétravail, pour se concentrer sur les tâches qui comptent vraiment. Plus de la moitié des encadrants interrogés déclarent avoir trop de réunions en général, contre un quart des encadrés seulement.
Une overdose de réunions pendant la journée, qu’elles soient en présentiel ou en distanciel, peut obliger les salariés à se reconnecter en dehors des heures de travail – ils sont d’ailleurs deux sur cinq à le faire au moins une fois par semaine. « Chaque minute passée en réunion est une minute à ne pas se concentrer », déplore Christina Janzer, vice-présidente senior de la recherche et de l’analyse chez Slack. « Les réunions ont leur importance, mais le temps consacré à la concentration est également très précieux. »
Des pauses régulières
Cette étude a également révélé qu’une petite partie des équipes – généralement les jeunes employés ou ceux avec moins d’un an d’ancienneté – pense au contraire passer trop peu de temps en réunion. Et ceux qui prennent des pauses de façon régulière enregistrent en revanche une productivité 13 % supérieure à la moyenne.
Cette étude est la dernière en date à montrer les effets négatifs de réunions trop nombreuses ou improductives. En moyenne, un employé d’une grande entreprise assiste à 17,7 réunions par semaine, que ce soit en virtuel ou autour d’une table.
Réunions interdites le vendredi
Une pratique non seulement excessive, mais coûteuse, selon une étude publiée en octobre 2022 par Steven Rogelberg, enseignant-chercheur à l’université de Caroline du Nord qui étudie le phénomène des réunions depuis vingt ans. Selon lui, les réunions inutiles représenteraient chaque année 100 millions de dollars de manque à gagner pour les grandes entreprises.
Les stratégies pour limiter les réunions sont nombreuses : deux fois par trimestre par exemple, Slack interdit les réunions internes pendant une semaine et les bannit le vendredi. D’autres entreprises ont également rayé le vendredi de leur calendrier. La plateforme de commerce en ligne canadienne Shopify a lancé un nouvel outil en interne pour calculer le coût d’une réunion et incite les salariés à réfléchir avant de lancer une nouvelle invitation.
Par Neïla Beyler