Les créations nettes d’emplois ont atteint 44.500 au troisième trimestre. Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à éprouver des difficultés de recrutement alors que le taux de chômage s’élève à 9,7 %.
Les créations d’emplois se sont poursuivies à un rythme soutenu au troisième trimestre en France. Elles se sont encore élevées à 44.500 entre juin et septembre, a indiqué mardi l’Insee. C’est un peu moins qu’au cours des trois mois précédents, en raison notamment de l’arrêt de la prime à l’embauche pour les PME et la réduction du nombre d’emplois aidés.
Ainsi, 5.400 emplois ont été détruits dans le secteur public au troisième trimestre. Il s’agit « d’un choix assumé », selon Muriel Pénicaud, la ministre du Travail qui a expliqué mardi, lors d’un point presse, vouloir « moins de traitement statistique du chômage » mais « plus de réformes structurelles ».
L’intérim à un record
Au-delà de l’amélioration du marché du travail, la qualité des emplois créés interroge. D’un côté, les effectifs de l’intérim, avec 728.000 contrats, sont à un record historique. Et le secteur tertiaire emploie désormais presque autant d’intérimaires que l’industrie, pourtant jusqu’ici championne en la matière (40 % sont dans les services, 41 % dans l’industrie).
Mais, d’un autre côté, la qualité des emplois semble s’améliorer. Dans l’industrie, la part des embauches en CDI a atteint un plus haut depuis le début des années 2000, avec 37 % des embauches ayant été conclues par la signature d’un CDI .
Pour Denis Ferrand, directeur général de l’institut COE-Rexecode, les difficultés des industriels à trouver les compétences pousseraient les entreprises à assurer une plus grande sécurité aux salariés, afin de les attirer. En effet, 42 % des industriels interrogés fin octobre par l’Insee disaient rencontrer des difficultés de recrutement alors que le chômage a légèrement remonté au troisième trimestre, touchant 9,7 % de la population active.
Mettre l’accent sur les compétences
Pour Muriel Pénicaud, cela montre « l’absolue nécessité de mettre l’accent sur les compétences », surtout dans un contexte de transformation des emplois avec l’essor des nouvelles technologies.
« Si nous n’agissons pas massivement, nous pourrions avoir dans deux ans des entreprises éprouvant des difficultés de recrutement – ce qui pourrait avoir comme conséquence de plafonner la croissance – et en même temps, un chômage de masse », a fait valoir la ministre, mettant en avant le plan d’investissements sur le quinquennat qui prévoit 15 milliards d’euros dans la formation professionnelle.
Évoquant les jeunes sans diplôme et sans emploi qui seraient 1,3 million en France, elle estime que « la croissance ne va pas suffire à raccrocher au train de l’emploi les non-qualifiés », sachant que, prévient Muriel Pénicaud, les effets de la formation ne se feront sentir qu’à partir « de dix-huit mois à trois ans ».