Selon un sondage Ifop pour le site d’emploi Meteojob, publié jeudi, 21 % des salariés rapportent avoir déjà vécu l’expérience d’une discrimination à l’embauche. Les femmes, les moins de 30 ans, et les catégories les moins aisées sont les plus touchés.
Plus d’un salarié sur cinq estime avoir déjà fait l’objet d’une discrimination à l’embauche. Selon un sondage Ifop, publié ce jeudi, pour le site d’emploi Meteojob, à la question, « personnellement avez-vous le sentiment d’avoir déjà été l’objet de discrimination dans le cadre de la recherche d’un emploi ? », 13 % des salariés répondent que cela leur est arrivé plusieurs fois, et 8 % une seule fois. En 20 ans, cette proportion a presque doublé, passant de 12 % en 2001 à 21 % en 2021.
Pour arriver à ces conclusions, l’institut d’opinion public a interrogé un échantillon de près de 4.000 salariés, représentatif de la population salariée française. Le sexe, l’âge, la profession, mais aussi la commune de résidence font notamment partie des critères pris en considération. Les interviews ont été menées en ligne, via un questionnaire, du 22 au 28 avril 2021.
Les femmes et les jeunes les plus touchés
Plusieurs enseignements ressortent de ce sondage. Tout d’abord, les femmes sont davantage touchées que les hommes. Elles sont 23 % à déclarer avoir déjà subi des discriminations dans la recherche d’emploi, contre 19 % chez les hommes. L’âge semble également avoir un impact. Les moins de 30 ans se disent plus concernés (25 %), que les personnes âgées de 30 à 39 ans (23 %), ou encore que les 60 ans et plus (12 %).
L’enquête démontre également que les revenus ont un impact avec un écart qui va de 16 % de personnes concernées dans les catégories aisées (revenus mensuels nets de plus de 2.465 euros) à 37 % pour les catégories les moins aisées (moins de 894 euros net). Le niveau social a aussi son importance. Ainsi, 23 % des CSP- ont fait l’expérience de discriminations, contre 19 % des CSP +.
La religion prend de plus en plus de place dans les entreprises
Dans le détail, les salariés en situation de handicap évoquent aussi davantage de discriminations (38 %) comme chez les personnes se percevant comme « non-blanches » (42 %), ou les minorités religieuses (53 % chez les musulmans, 35 % chez les protestants).
Remarques déplacées ou désobligeantes
Les discriminations peuvent en outre intervenir lors des différentes phases du processus de recrutement. Les salariés citent par exemple le processus de décision de l’employeur après un entretien (18 %) et l’entretien d’embauche lui-même (17 %), devant l’examen du CV (14 %) ou la façon dont l’offre d’emploi est rédigée (9 %). Le responsable du service des ressources humaines (35 %) et le futur responsable hiérarchique (33 %) sont majoritairement cités comme étant l’auteur des discriminations.
Les quotas de femmes à la tête des entreprises divisent au sein du patronat et du gouvernement
Les salariés indiquent en outre avoir déjà fait l’objet de propos déplacés ou de remarques désobligeantes. Ils sont 9 % à indiquer qu’un employeur leur a déjà fait comprendre qu’ils pourraient avoir le poste à condition de changer la manière dont ils se présentent (coiffure, maquillage, épilation..) et 7 % à condition de perdre ou prendre du poids.
Ils sont aussi 5 % à évoquer la condition de porter des tenues plus sexy ou de cesser leurs engagements politiques ou syndicaux et encore 4 % à citer le fait d’adopter un prénom ou nom d’usage pour le travail.
Par Tifenn Clinkemaillie