Selon les dernières estimations de l’Assurance Maladie, 10 000 cas d’affections psychiques ont été reconnues comme des accidents du travail avec arrêts. Parmi ces affections, le burn-out est en net hausse.
Stress, anxiété, surmenage… Un trop-plein de travail peut engendrer un burn-out (ou syndrome de l’épuisement professionnel) chez les salariés. Comment reconnaître un cas de burn-out ? Quels sont ses symptômes ?
4 questions à Valérie SCHEGIN, consultante associée AlterAlliance, juriste, médiatrice et Vanessa BOISSARD, consultante experte AlterAlliance et psychologue sociale.
Quelle est la définition exacte du burn-out ?
Le burn-out ou épuisement professionnel signifie littéralement « s’éteindre », « se consumer ».
La définition la plus largement utilisée est celle de Christina Maslach (une psychologue américaine dont les travaux sont à l’origine de l’instrument psychométrique d’évaluation du burn-out, le Maslach Burnout Inventory (MBI)).
Le burn-out est un processus de dégradation du rapport de l’individu à son travail généré par un état de stress chronique qui s’articule en trois dimensions :
- L’épuisement émotionnel
- La dépersonnalisation ou le cynisme vis-à-vis du travail
- La diminution brutale de l’efficacité
N’étant pas uniquement lié à une charge de travail intense, il se différencie donc du surmenage. C’est en effet l’intensité de l’engagement émotionnel dans le travail, qui prédisposera au burn-out.
Les sujets les plus à risque sont ceux qui sont les plus investis émotionnellement dans leur travail, souvent très sollicités par l’organisation, ont un niveau d’engagement professionnel qui augmente sans pour autant bénéficier de toute la reconnaissance qu’ils en attendent.
C’est le jour où cette vision valorisée du travail est suivie d’une phase de désenchantement que le burn-out peut survenir. L’épuisement des ressources physiques et émotionnelles de la personne peut alors se traduire par une dépression qui prend source dans le travail.
Quels sont les signes qui doivent alerter ?
L’Organisation Mondiale de la Santé décrit le burn-out comme un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail.
L’absence de limite individuelle à l’engagement (surengagement dans le travail, fort besoin de reconnaissance, difficulté à dire non…) se manifeste dans un contexte organisationnel où les pratiques de reconnaissance et le soutien social sont insuffisants.
L’entourage professionnel peut repérer les symptômes du burn-out au travers de différents changements : perte de la confiance en soi et de l’estime de soi, démotivation, irritabilité…
Pourquoi et comment sensibiliser les dirigeants au burn-out ?
L’employeur est civilement mais aussi pénalement responsable de la santé et de la sécurité des salariés.
Étant tenu envers ses salariés d’une obligation de sécurité dont il doit assurer l’effectivité, par des actions concrètes de nature à prévenir et à protéger la santé et la sécurité des personnes ; le burn-out peut donc représenter un manquement à cette obligation.
Il pourra, dans certains cas, être constitutif d’une faute inexcusable, voire d’une infraction pénale, d’atteinte involontaire à l’intégrité de la personne et de mise en danger de la vie d’autrui.
La sensibilisation des dirigeants, des publics RH, des managers de proximité, des services de santé au travail et des représentants du personnel, peut d’ailleurs faire partie des actions de prévention prioritaires.
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