Les échanges avec autrui sont essentiels pour notre harmonie et notre ouverture au monde. Mais comment abordons-nous ces échanges : comme une opportunité d’enrichir son point de vue ? Ou au contraire comme une contrainte, une épreuve de force ?
Une clé pour ce mieux-vivre relationnel est l’affirmation de soi. S’affirmer nous permet de nous sentir à l’aise intérieurement, et aussi avec les autres. Cela nous permet d’appréhender calmement les situations que nous vivons au quotidien dans notre travail et dans notre vie personnelle :
- savoir formuler une demande, un refus ;
- recevoir ou émettre un compliment ou une critique ;
- tout simplement améliorer nos relations interpersonnelles.
Se respecter… une première clé
L’objectif principal de l’affirmation de soi est avant tout de se respecter soi-même. Nous pourrions aussi écrire « respect » autrement : « Res/paix ». C’est en faisant la paix avec nous même, que nous pourrons enfin faire la paix avec les autres.
Au travail, combien de fois avons-nous accepté machinalement la demande d’un collègue, en nous disant juste après, que nous n’en avions pas le temps ou pas l’envie ?
Nous n’avons pas pris le temps de réfléchir. Nous nous sentons ensuite obligés de faire, et il y a une incohérence entre nos pensées, nos paroles et nos actes.
Une solution simple est de prendre le temps d’observer notre réaction face aux autres, leurs demandes, leurs questions, leurs affirmations… Est-ce-que nous réagissons et répondons automatiquement, par habitude ? Quelles émotions ressentons-nous lors de cet échange ?
En prenant le temps, même brièvement, de réfléchir sur la situation, d’examiner nos ressentis (pensées, émotions), nous allons pouvoir trouver la réponse et le comportement justes, où nous allons nous respecter.
Exprimer directement ce que nous pensons et ressentons
L’étape suivante est d’exprimer le plus directement possible ce que nous ressentons et pensons, en utilisant le « je ». Pour cela, nous devons exprimer sans détours notre pensée (par exemple « non, je ne peux pas te rendre service ») ou notre émotion (par exemple « je me sens frustré suite à ta décision »). Nous nous positionnons ainsi sans aucune ambiguïté ou non-dit.
Et même si nous n’osons pas nous exprimer tout de suite, il est toujours possible de s’exprimer après-coup, à froid, quand l’émotion ou la tension est retombée.
Se sentir en empathie avec l’autre
Un autre élément clé est aussi de respecter l’autre dans ce qu’il pense, fait, ressent. C’est l’empathie ! Pour cela, nous devons nous ouvrir à l’autre, entendre son point de vue (sans forcément y souscrire !). Cela passe par une reformulation des propos de notre interlocuteur. L’objectif est de nous assurer que nous avons bien compris ce qu’il nous dit.
Pas si évident… car chacun a une manière de communiquer différente de la nôtre, pouvant brouiller une bonne compréhension mutuelle.
Exemple : Demandez à un groupe de personnes le mot qui leur vient à l’esprit quand nous leur disons « rouge ». Il y aura bien souvent une réponse différente par personne : couleur, feu, chaleur…
Comment faire alors ?
Reformuler, avec nos propres mots, ce que nous avons compris des propos de notre interlocuteur, jusqu’à être sûr d’avoir éclairci tous ses propos.
La personne sera ainsi assurée que nous sommes attentifs à elle et à ce qu’elle dit.
Une application au quotidien : savoir dire non
Savoir dire non peut paraître simple, mais pourtant il est parfois difficile de verbaliser un refus. Dire non nous permet de ne pas nous charger de travail superflu et de nous positionner.
Voici une marche à suivre simple pour dire non à une demande :
1) Nous positionner intérieurement sur la demande : notre réponse sera négative. Si nous ne sommes pas parfaitement clairs avec nous-mêmes sur notre réponse, alors souvent notre refus ne pourra être entendu par autrui.
2) Dire non tout de suite. Un « oui mais… » laissera la place à notre interlocuteur pour nous convaincre de dire oui.
3) Exprimer notre position clairement et sans justifications inutiles. En revanche, si le non s’adresse à notre patron, quelques explications supplémentaires seront les bienvenues.
4) Reformuler la demande de l’interlocuteur, si possible avec des termes positifs, afin de bien cerner tous les enjeux de cette requête et que notre interlocuteur sente que nous l’écoutons.
5) Nous repositionner intérieurement : allons-nous continuer à dire non, ou au contraire allons-nous, vu les éléments que nous avons, accepter ?
6) Si nous persistons dans notre refus, appliquer la technique du « disque rayé » : répéter, toujours sur le même ton, sans le hausser, notre réponse négative.
7) Terminer par une conclusion positive, que nous ayons dit oui ou non.
Si au final nous acceptons, nous pouvons nous affirmer à nouveau « je comprends que c’est important pour toi, donc je vais le faire même si je n’en ai pas envie ».
Si nous avons refusé, nous pouvons remercier l’autre d’avoir respecté notre point de vue.