Ce n’est pas un secret : les relations professionnelles sont de plus en plus tendues. Le mal-être s’insinue en entreprise et tout le monde en souffre. Or, une communication plus saine, mieux construite, en somme plus empathique, permettrait d’améliorer grandement nos relations professionnelles.
Qu’est-ce que l’empathie ?
L’Empathie est ce que l’on pourrait appeler un « état d’être ». Concrètement, c’est une volonté d’essayer de ressentir et de comprendre les besoins et les émotions de l’autre comme si on était cet autre. Le « comme si » est important : on n’est pas l’autre, ni à sa place, on ne pense pas pour lui.
Comment avoir de l’empathie ? On cherche à le comprendre, à savoir ce qu’il ressent, ce qu’il veut exprimer. Pas de jugement, mais la recherche d’une communication constructive.
Plutôt que 2 discours différents qui ne coïncident jamais, on essaye de parvenir à un but commun en favorisant la qualité d’échange. Cela nous permettra de répondre aux questions : Que faisons-nous là ? De quoi parlons-nous ? Que voulons-nous obtenir ? L’empathie est un moyen efficace d’aboutir à une véritable communication.
Qu’apporte-elle dans une communication ?
Sous tout conflit, il y a toujours une difficulté de communication ou de compréhension. Parfois, on ne réussit pas à s’entendre ou a être entendu comme par exemple dans le domaine de la politique, dans les relations de couples ou encore l’univers de l’entreprise. Ces obstacles à la communication entraînent le plus souvent des ressentiments, des incompris et des insatisfactions.
Sans prétention aucune, l’Empathie a pour bienfait d’éloigner la majorité des conflits ou de les solutionner.
A-t-elle sa place au travail ?
Un responsable de service se désole du manque de motivation de son équipe, un salarié se sent incompris par son supérieur hiérarchique, un PDG est frustré par la décision d’un actionnaire, un responsable commercial décrie les actions du service marketing, un client critique les aptitudes d’un vendeur…
Sans trop chercher, on trouve des exemples dans notre quotidien qui nous montrent qu’il n’y a pas eu de communication au départ, permettant à chaque partie d’énoncer les choses et d’arriver au résultat escompté. Si bien qu’il y a une perte d’énergie au niveau personnel provoqué par la colère, l’agacement, l’énervement…de la démotivation, contestation et altération de la rentabilité… au niveau collectif.
Quelle est l’utilité de l’empathie dans le contexte professionnel ?
Une société est un contrat où des personnes mettent en commun des biens « en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter » (art. 1832 du Code Civil). Chaque fois qu’il y a conflit, cet objectif de création de richesses est malmené au niveau économique, collectif et individuel.
Par exemple, en cas de grève, on peut dire qu’une communication n’a pas abouti efficacement ou que l’anxiété des salariés à augmenter le taux d’absentéisme alors que le problème provient d’une communication défaillante. Ou encore, lorsque 2 services d’une même entreprise « se font la guerre », l’énergie qui devrait faire croître l’ensemble vient alimenter des effets négatifs.
L’efficacité attendue ne se déploie que dans un contexte épanouissant. Pour travailler dans la coopération et la communication constructive, il faut répondre au besoin de compréhension interne (chef, collaborateurs, salariés…) et externe (administration, fournisseurs, clients…). On peut alors partager les bénéfices sur tous les plans (financier, émotionnel, relationnel…).
Est-il possible d’être empathique en contexte professionnel ?
Bien-sûr, à condition de ne pas faire de l’angélisme et de ne pas croire que l’Empathie règle tout ! Il s’agit d’être pragmatique. Il faut énoncer et non contraindre avec son idée et écouter celle des autres. Ce n’est qu’en connaissant les positions de chacun que la coopération peut naître. Le résultat est la création d’unions intelligentes et agréables synonyme de succès collectifs et individuels.
Les ennuis apparaissent quand il y a des inégalités entre le JE et le TU (entre moi et le destinataire). Soit il y a soumission (je/TU), où on est perdant. Soit domination (JE/tu), avec risque de bataille d’ égo : le plus fort gagne, mais quel en est le prix ? Un ensemble est toujours affecté négativement en cas de conflit entre ses parties. C’est l’esprit de coopération qui permet d’avancer efficacement.
De quelle façon employer l’ Empathie dans son travail régulièrement ?
Cela est possible en se posant la question :
- qu’est ce que je veux ?
- Qu’est ce que je peux ?
- Qu’est ce que l’autre veut et peut ?
- Ensemble, qu’est ce que nous pourrions ?
- Pourquoi sommes-nous là ?
- Quel but cherchons-nous à atteindre ?
Des réponses claires et pertinentes aux « pourquoi » permettent des réponses aux « comment ». Ces interrogations s’appliquent à chaque position hiérarchique d’une entreprise et donc vers tout interlocuteur qu’il s’agisse d’une structure de 3 personnes ou de 20 000 personnes.
Il s’agit de comprendre que notre interlocuteur n’est pas un ennemi à combattre (et à abattre), mais peut devenir un allié avec qui coopérer. On diminue alors de manière significative les risques de dérives et de conflits pour bâtir une relation où chacun tire un réel bénéfice.