Les grandes entreprises françaises ont amélioré cette année leurs engagements en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE). Elles ont aussi accueilli plus de femmes et de salariés dans les conseils d’administration.
Les conseils d’administration des grandes entreprises du SBF 120 ont, cette année, définitivement adopté la RSE parmi leurs priorités. Désormais 64 % d’entre eux ont mis en place un comité en charge de la Responsabilité sociale et environnementale (RSE), d’après le baromètre que vient de publier l’Institut français des administrateurs (IFA), avec le cabinet Ethics&Boards. C’est nettement plus que parmi les entreprises du FTSE londonien (47 %) ou du S & P 500 américain (38 %).
Les conseils d’administration prennent donc de plus en plus en compte les aspects sociétaux et environnementaux dans leur action. Signe que la loi Pacte en vigueur depuis mai 2019 (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), dont c’était l’un des buts, porte peu à peu ses fruits.
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Objectifs RSE
97 % des conseils d’administration des entreprises du CAC 40 ont pour leur part inclus des objectifs détaillés liés à la RSE dans la politique de rémunération variable de leur dirigeant. Et 40 % d’entre eux concernent directement le climat. « C’est typiquement le sujet qui doit être pris en compte par les conseils, car ils sont les garants de la stratégie long terme des entreprises », explique Juliette Li, analyste chez Ethics&Boards.
Salariés administrateurs
Dans les entreprises du SBF 120, les conseils d’administration comptent aujourd’hui 45,7 % de femmes parmi leurs membres. « Les bonnes pratiques des conseils en France se confirment » se félicite Denis Terrien, président de l’IFA. En revanche, les comex (comités exécutifs) peinent, eux, à se féminiser, avec seulement 22,7 % de femmes. Les parlementaires français se penchent actuellement sur une loi fixant à 40 % la part des femmes dans les organes de direction .
La représentation des salariés au sein des conseils d’administration a doublé depuis 2015, date de création de l’indice : elle est passée de 7 % à 14 %. Un mouvement qui s’est accéléré sous l’effet de la Loi Pacte, qui a instauré un quota obligatoire de deux représentants des salariés pour huit administrateurs non salariés. Les conseils ne comprenaient que 10 % d’administrateurs salariés en 2019.
La « raison d’être » progresse
On compte dorénavant 14 entreprises du SBF 120 ayant adopté une « raison d’être » dans leurs statuts officiels. Cette étiquette permet d’officialiser juridiquement le rôle de l’entreprise au-delà de son activité économique. Trois nouvelles sociétés l’ont adoptée depuis janvier : CNP Assurances, Eramet et Nexity.
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Par Joséphine Boone