« Tout le corps est sous la voix » Paul Valéry.
Toutes nos émotions, sont perceptibles dans la voix. Utiliser et jouer avec sa voix, c’est se doter d’outils pour mieux conscientiser l’image que nous renvoyons à notre interlocuteur et libérer nos émotions.
N’oublions pas que plus de 90% de l’impact d’un message tient à la communication non-verbale.
Être débordé par des émotions désagréables dans votre voix vous compliquera considérablement la tâche pour ce qui est de persuader vos interlocuteurs : « il est stressé, il ne doit pas maîtriser son sujet, ce n’est pas rassurant », « il est timide, il n’a pas l’envergure de sa mission, comment pourrait-il obtenir l’adhésion de ses équipes? » ou encore « il est agressif, il doit avoir quelque chose à prouver… ». C’est pourquoi se former à la prise de en public pourrait-être bénéfique !
A l’inverse, toutes les émotions agréables serviront votre discours et donneront un bon coup d’accélérateur à votre force de conviction : qui n’a pas envie de collaborer avec une personne qui soit à la fois sereine, inspirant confiance, déterminée, motivée et dynamique? En maîtrisant sa voix ainsi que son langage corporel, il sera possible de renvoyer l’image d’une telle personne.
Voici quelques exemples de points techniques que l’on peut travailler pour parvenir à un tel résultat :
- la gestion du trac et la respiration : une voix régulière posée sur un souffle soutenu et profond donnera une impression de sérénité et d’assurance.
- le placement de la voix : une personne timide peut avoir tendance à placer sa voix « en arrière » au lieu de la « projeter ». Cela pourra donner une impression de réticence ou de manque d’assurance. Replacer la voix « devant » donnera au contraire l’image d’une personne dynamique et enthousiaste, qui « va de l’avant ».
- la projection : savoir utiliser ses résonateurs permettra notamment de timbrer et d’amplifier la voix, c’est-à-dire d’obtenir un son homogène et agréable à l’oreille (un son clair, qui ne soit ni étouffé, ni criard par exemple), mais aussi de pouvoir parler fort (et longtemps!) sans se fatiguer.
- le médium : certaines personnes parlent au-dessus ou en-dessous de leur tessiture naturelle, pour diverses raisons. Parfois, un travail sera nécessaire pour retrouver tout le naturel de sa voix et donc de ce que l’on est lorsque l’on s’exprime en public. Et c’est une bonne chose, car le public, même s’il ne sait pas pourquoi, sentira le « mensonge » quand vous cherchez à jouer un rôle et aura tendance à se méfier.
- les modulations et le rythme du discours ou comment gérer les relations professionnelles par la voix et captiver son auditoire : rôles des interlocuteurs, « raconter une histoire » (évolution du récit, surprises, silences – qui permettent de digérer l’information mais aussi de créer du suspens) et ce, même pour présenter un bilan financier!
Enfin, si les émotions ont un impact sur la voix, l’inverse est vrai également : la maîtrise de la voix est un excellent levier de contrôle des émotions, notamment sur la gestion du stress, la confiance en soi et la motivation.
Cela impactera, par conséquent, les autres aspects du langage non-verbal :
- posture,
- mouvement,
- gestuelle
- et regard et conditionnera la relation professionnelle dans le sens que vous souhaitez.
Alors, dès aujourd’hui, apprenez à libérer votre voix, le « reflet de votre âme ».
Guillaume Rousseff