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Les entreprises qui traitent le mieux leurs salariés performent mieux en Bourse

Bien-être et performance

 Quand on cherche un job, il est légitime de viser des entreprises qui font du bien-être de leurs employés une priorité. Ce critère se révèle particulièrement vertueux sur le long terme, selon une étude menée par Indeed et des chercheurs de l’université d’Oxford.

On savait que le respect de la diversité et de l’inclusion pouvait être « bankable» pour les entreprises pour attirer ou retenir des clients, des salariés et des candidats à un emploi. Choyer ses employés pourrait être aussi un levier supplémentaire de performance, si l’on en croit une vaste étude d’Indeed sur le bien-être au travail, réalisée pendant plus de quatre ans, et qui vient d’être diffusée en France.

« C’est l’une des plus grosses enquêtes réalisées sur le sujet, auprès de 25 millions d’actifs sur 19 pays. Ces derniers devaient noter de 1 à 5 leur bonheur au travail, leur stress… Ces données ont été analysées et traitées par les chercheurs du Centre de recherche sur le bien-être de l’Université d’Oxford », détaille Eric Gras, spécialiste du marché de l’emploi chez Indeed. En France, plus de 240.000 salariés ont participé.

A partir de ces éléments, Indeed a constitué un indicateur, le « Work Wellbeing 100 », en se concentrant sur les grandes entreprises américaines, une sorte de classement des 100 employeurs les mieux notés par leurs salariés sur des critères tels que l’épanouissement au travail, la motivation, le sentiment d’appartenance, de réussite ou ou encore la bonne entente avec sa direction.

GRAPHE Top 20

On retrouve dans le Top 20 des noms bien connus : Nike, Accenture, IBM ou encore Google et Microsoft. L’indicateur concerne ici les entreprises et salariés américains, mais Indeed travaille actuellement sur un pendant européen.

« Notre étude montre que les entreprises où le niveau de bien-être des employés est le plus élevé ont une meilleure valorisation, sont plus profitables et affichent une meilleure rentabilité de leurs actifs », explique Jan-Emmanuel De Neve, professeur d’économie à l’université d’Oxford et directeur de son centre de recherche sur le bien-être.

Sur le plan boursier, de bonnes voire de très bonnes performances ont été observées. Un investissement en janvier 2021 de 1.000 dollars dans le Work Wellbeing 100 – si cet index fictif existait en tant que tel – en vaudrait 1.533 dollars en juillet 2024, contre 1.479 et 1.408 dollars respectivement pour la moyenne du S&P 500 et du Nasdaq.

Work wellbeing 100 et performances boursières

légendeIndeed/Université d’Oxford

Voilà qui devrait convaincre les entreprises de changer leur regard sur ce sujet, en particulier pour celles qui sont encore réticentes à ouvrir leur porte-monnaie ou revoir leur organisation pour améliorer la qualité de vie au travail. Le bien-être des travailleurs ne devrait « pas être un plus mais bien un prérequis », en concluent les chercheurs.

Laura Makary

 

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