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Les femmes managers n’ont jamais été aussi nombreuses à jeter l’éponge

Les femmes managers n'ont jamais été aussi nombreuses à jeter l'éponge

Manque d’opportunités, absence de flexibilité, discriminations… Les femmes en situation de leadership sont de plus en plus nombreuses à claquer la porte de leur société. « Cela pourrait être catastrophique pour les entreprises », préviennent les auteurs d’un rapport.

Un pas en avant, trois pas en arrière. Face au peu d’opportunités qui leur sont proposées, les femmes n’ont jamais été aussi nombreuses à quitter le top management. Pour chaque femme manager promue, deux autres décident de claquer la porte de leur entreprise, selon un nouveau rapport publié par McKinsey et LeanIn.org. Les deux sociétés de conseil, qui ont sondé plus de 40.000 employés au sein de 55 structures américaines et canadiennes, scrutent l’avancée des femmes sur le marché du travail depuis 2015, et publient chaque année un état des lieux.

« Les femmes sont tout aussi ambitieuses que les hommes, mais elles n’ont jamais été aussi nombreuses à jeter l’éponge, et c’est encore plus flagrant lorsqu’on compare avec les hommes dans les mêmes situations de leadership » a déclaré Rachel Thomas, PDG de l’organisation à but non lucratif fondée par Sheryl Sandberg. « Nous pensons vraiment que cela pourrait être catastrophique pour les entreprises. »

Un membre du Comex sur quatre est une femme

Les femmes ont longtemps été désavantagées sur le lieu de travail, mais bon nombre de ces problèmes ont été exacerbés par la pandémie de Covid. Le manque de solutions de garde d’enfants financièrement abordables a contribué au départ de plus de femmes que d’hommes du marché du travail. L’écart salarial entre les hommes et les femmes, qui tendait à se réduire, a également stagné au cours de ces dernières années. Désormais, celles qui se retrouvent au sommet de la pyramide de responsabilités y réfléchissent à deux fois, en raison de traitements inégaux, du manque de promotion et de la faible flexibilité auxquels elles font face.

Dans le détail, aujourd’hui, seul un membre du Comex sur quatre est une femme, selon le rapport. Et le ratio tombe à un sur vingt pour les femmes issues des minorités . Et pour 100 hommes promus à un poste de manager, dès la première marche de l’échelle des responsabilités, 87 femmes sont promues (contre 86 en 2021). Ce score tombe à 82 pour les femmes issues des minorités (contre 85 en 2021). « Plus on monte dans l’échelle, plus l’écart se creuse, et les femmes se retrouvent dans l’impossibilité de rattraper leur retard », déplore les auteurs du rapport.

Alors que les entreprises continuent d’ajuster leur curseur en matière de télétravail , dont le succès ne se dément pas depuis les différents confinements, McKinsey et LeanIn ont estimé que seule une employée sur dix souhaite travailler majoritairement depuis un bureau. Leur rapport indique que pour de « nombreuses » femmes, des modes de travail hybrides sont autant d’éléments-clés dans leur décision de rejoindre une structure, ou d’y rester. Selon Rachel Thomas, « les femmes ne rompent pas avec le travail, elles rompent avec des entreprises qui ne leur offrent pas un environnement de travail satisfaisant, des promotions et de la flexibilité – autant d’éléments essentiels à leurs yeux ».

Par NeïlaBeyler