Ressources humaines

Les intentions d’embauches au plus haut

Recruter plus en 2019

Les entreprises anticipent 350.000 projets de recrutements de plus en 2019 qu’en 2018, selon Pôle emploi. Les deux tiers concernent les services, même si la construction et l’industrie recherchent de nombreux talents. Une embauche sur deux sera difficile, anticipent les employeurs, un taux record en dix ans.

Les entreprises comptent encore beaucoup recruter cette année. Le baromètre de Pôle emploi sur les besoins en main-d’œuvre publié ce jeudi fait ressortir des intentions d’embauches à nouveau en hausse de près de 15 % en 2019, à +350.000, hors administrations d’Etat et certaines entreprises publiques.

Cela fait suite à un millésime 2018 déjà record. A ce rythme, le nombre de projets de recrutement frôlerait les 2,7 millions cette année, « au plus haut depuis 2010, année de mise en place de cette enquête dans ce format », a souligné Jean Bassères, le directeur général de l’opérateur public.

Intentions d’embauche ne signifie pas automatiquement embauche, a-t-il rappelé, certaines pouvant être abandonnées ou, au contraire, donner lieu à plus de recrutements par effet de cascade. L’expérience montre toutefois que dans huit cas sur dix, le recrutement a lieu. D’autant que cette enquête, réalisée avec le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), fait surtout ressortir les embauches de moyenne ou longue durée. En clair, les employeurs restent avides de renforcer leurs équipes, malgré le ralentissement de la croissance.

Les services en tête en volume

C’est aussi ce que montrent les prévisions du gouvernement, telles qu’elles figurent dans son Programme de stabilité transmis cette semaine à Bruxelles . Malgré une croissance du PIB revue à 1,4 % en 2019, la proportion d’entreprises souhaitant recruter augmente et, pour celles qui sont concernées, le nombre moyen de projets de recrutement suit la même pente (il est passé de 3,9 à 4,3 par établissement). Les entreprises de 50 à 199 salariés se distinguent par un dynamisme beaucoup plus marqué.

Mieux, volume et qualité se conjuguent : 45,2 % des projets d’embauches le sont sous forme de CDI, contre 41,7 % dans le précédent opus du baromètre. Trois régions, pourtant très différentes entre elles ne serait-ce que sur le taux de chômage, se distinguent : Pays de la Loire, Normandie et Haut-de-France.

Conformément à la structure de l’économie française, les services, aux particuliers ou aux entreprises, captent le plus grand nombre de projets d’embauches, comme en témoigne le Top 3 des métiers les plus recherchés (hors saisonniers de l’agriculture) : agent d’entretien de locaux ; serveurs de cafés ou de restaurants ; aides, apprentis ou employé de cuisine.

Profils inadaptés

Même si les volumes sont moindres, la dynamique reste bonne dans l’industrie (+19,6 % de projets) qui plus est très majoritairement pour « répondre à une augmentation d’activité ». Elle l’est encore plus dans la construction (+26 %), la palme, tous secteurs confondus, revenant au transport et à la logistique (+34,5 %).

Revers de la médaille, ce volontarisme va de pair avec une perception renforcée des difficultés à trouver le bon candidat : un projet de recrutement sur deux sera difficile, anticipent les chefs d’entreprises sondés, contre 44,4 % l’année dernière. C’est le plus fort taux constaté en dix ans et ce qui concernait surtout les TPE-PME s’est étendu aux ETI et aux grands groupes.

Le cocktail de raisons qui alimentent ce pessimisme n’a, en revanche, que peu bougé. La première, qui revient dans les trois quarts des réponses, porte sur « l’inadéquation » du profil du candidat, conséquence d’un manque d’expérience, de motivation, de compétences techniques, ou d’un relationnel défaillant. Vient ensuite la question des conditions de travail.

Intentions d'embauche
Intentions d’embauche

 

Alain Ruello

 

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