Les TMS au travail
Santé au travail - QVT

Les TMS sont-ils le mal du siècle ?

Depuis plusieurs années, les troubles musculo-squelettiques occupent la première place au rang des maladies professionnelles. Selon une étude réalisée par l’IFOP en 2022, 86 % des salariés français ont déjà été touchés par une maladie ou une douleur musculaire en lien avec le travail. D’après la même étude, plus de deux tiers d’entre eux (69 %) affirment souffrir de mal de dos.

Comment agir pour la prévention des troubles musculo-squelettiques ?

Les TMS : qu’est-ce-que c’est exactement ?

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) regroupent des maladies ou des malaises qui sont directement liés aux articulations, par exemple, le poignet, les coudes et les genoux. Ces troubles peuvent affecter indifféremment les muscles, les nerfs, les tendons, les vaisseaux sanguins ou les ligaments. En général, les TMS sont localisés dans les membres inférieurs ou supérieurs, ainsi que dans la colonne vertébrale et le bas du dos.

Quel rapport entre les TMS et les conditions de travail ?

Les TMS peuvent être liés à des facteurs aléatoires : l’âge, l’histoire personnelle ou l’état de santé du salarié. Mais, ils sont également liés au contexte professionnel, notamment en ce qui concerne les conditions de travail ou l’ergonomie du poste occupé.

D’ailleurs, les managers sont souvent invités à suivre une formation sur l’ergonomie au travail. Cela leur permet de découvrir les notions essentielles liées à l’organisation des espaces professionnels. Ils peuvent aussi apprendre à aménager des postes confortables et préservant la santé des salariés, ou adapter, au besoin, certains espaces de travail. Pour en revenir aux liens qui existent entre troubles musculosquelettiques et environnement professionnel, de nombreux facteurs peuvent s’observer.

Les facteurs biomécaniques

Les facteurs biomécaniques sont directement liés aux pressions que subit le corps du travailleur et qui sollicitent intensément ses articulations. Ces pressions peuvent être renforcées par la posture adoptée pendant la période de travail, au caractère répétitif ou à la durée d’une activité.

En ce qui concerne les salariés qui travaillent derrière un bureau, le maintien de la position assise peut ainsi avoir des répercussions sur leur santé. De même, lorsque le poste de travail n’est pas ergonomique, cela peut provoquer l’apparition ou l’aggravation des TMS, notamment des douleurs dans le dos ou au niveau des genoux. En outre, pour les salariés qui doivent soulever des charges, les facteurs biomécaniques s’étendent à la contraction musculaire, à la position adoptée et aux caractéristiques de l’objet soulevé.

Les contraintes environnementales

Les contraintes environnementales se rapportent au cadre de travail et à son organisation. Il s’agit, par exemple, de la qualité des locaux professionnels (état du bâtiment, qualité de l’éclairage, taux d’isolation, mesures de sécurité interne, exposition à des vibrations ou à divers chocs). Un environnement désagréable ou peu confortable pourrait aggraver les facteurs biomécaniques décrits ci-dessus. Les contraintes environnementales se rapportent aussi à l’ambiance du lieu de travail. Parmi les facteurs les plus fréquemment cités, l’on retrouve les cadences exigées, les contraintes horaires et, parfois, le peu de liberté accordé au salarié dans l’exécution de ses tâches.

Les facteurs psychosociaux

La prévention des troubles musculo-squelettiques impose aux managers de savoir déceler leurs causes, y compris celles qui sont les plus discrètes. Dans certains cas, les TMS sont liés à des contraintes qui ne sont pas toujours évidentes. Celles-ci peuvent constituer une source directe, ou alors, une source d’aggravation d’un trouble naissant. Sur le plan social, il s’agit, par exemple :
• d’un burn-out ;
• d’un état d’insatisfaction ;
• d’une perte de motivation consécutive à un manque de reconnaissance ;
• d’un sentiment d’ennui au travail ;
• d’un état de stress ou d’épuisement professionnel.

Ces contraintes favorisent l’apparition de TMS au travail, dans la mesure où l’état émotionnel et celui physique sont directement liés. En effet, le salarié qui n’est pas pleinement épanoui dans son emploi est susceptible de réagir plus gravement à un choc ou à une contrainte physique.

Quels sont les types de TMS les plus fréquents ?

Les troubles musculo-squelettiques peuvent prendre des formes variées. La plupart du temps, ils touchent les membres supérieurs et leurs articulations. Les syndromes les plus connus sont, par exemple :

• le syndrome du canal carpien : il affecte le poignet et est représenté dans 38 % des cas. Il se manifeste par des douleurs ou des fourmillements dans les trois premiers doigts de la main. Ce syndrome se manifeste aussi par une diminution de la force ou une perte de sensibilité ;
• le syndrome de la coiffe des rotateurs : il est représenté dans 30 % des cas et touche l’épaule. Le patient peut alors ressentir une douleur sourde qui s’aggrave lorsqu’il réalise un geste de rotation ou d’élévation du bras ;
• l’épicondylite latérale : c’est une douleur qui se manifeste dans le coude et qui est représentée dans près de 22 % des cas de TMS. L’épicondylite est souvent liée à une micro-déchirure des tendons. Elle peut survenir après une sollicitation particulièrement intense du bras.

Les TMS peuvent aussi affecter le dos, la colonne vertébrale ainsi que les membres inférieurs (par exemple, le genou ou le tendon d’Achille). Dans tous les cas, ils affectent la santé du travailleur, mais aussi le fonctionnement de l’entreprise. Ils conduisent, par exemple, à une baisse de productivité puisque le salarié devra solliciter plus fréquemment des arrêts maladie. De même, ces troubles peuvent faire augmenter les besoins de rotation du personnel, entraînant alors des coûts de formation pour l’entreprise. Dans l’idéal, les managers doivent miser sur la prévention des troubles musculo-squelettiques. Et pour ce faire, ils peuvent opter pour une formation sur l’ergonomie au travail.

Quelles astuces pratiques pour prévenir les TMS au travail ?

Dans une logique de prévention des troubles musculo-squelettiques, il est conseillé d’adopter une hygiène de vie irréprochable. Veillez, par exemple, à :

• bien récupérer en ayant une nuit de sommeil complète ;
• réveiller vos muscles en douceur grâce à quelques étirements le matin ;
• corriger votre posture lorsque vous êtes au travail ;
• prendre le temps pour manger avant de commencer la journée ;
• pratiquer une activité sportive régulière : la marche, la natation ou le yoga.

Ces petites astuces vous permettent de rester en bonne santé et d’éviter l’apparition de malaises ou troubles musculaires.

Quel est le rôle de l’entreprise dans la prévention des TMS ?

Pour prévenir l’apparition de TMS chez ses salariés, l’employeur a pour obligation principale d’améliorer les conditions de travail au sein des locaux professionnels. Il lui revient par exemple :

• d’organiser des espaces confortables : en prenant en compte des détails comme l’aération, la luminosité et la circulation des personnes ;
• d’aménager des postes ergonomiques : avec des sièges adaptables, munis d’accoudoirs et de repose-pieds, par exemple ;
• de concevoir des bureaux sans risques, ni nuisances, favorisant le travail individuel ou collaboratif.
• d’étudier et d’appliquer les recommandations des organismes nationaux en matière de prévention des risques psychosociaux.

Ces différents points sont généralement abordés au cours des formations sur l’ergonomie au travail. Notez, par ailleurs, que les solutions préconisées au cours de ces formations favorisent une meilleure efficacité et une augmentation de la performance de vos équipes.

Découvrez notre infographie sur les TMS.

 

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