Une étude menée par Kantar Futures et American Express met en évidence les nouvelles aspirations de cette génération, qui pourraient bien transformer en profondeur le monde de l’entreprise.
C’était inévitable, les Millennials arrivent aux portes du pouvoir . Avec, dans leurs bagages, de nouveaux codes et de nouvelles manières de diriger. La génération des responsables nés après 1980 aspire à un management plus horizontal, d’après une étude publiée par American Express.
La volonté de changement des Millennials va bien au-delà de la sphère du dirigeant et de ses prérogatives : 75 % d’entre eux souhaitent que le monde des affaires tout entier devienne davantage collaboratif. Selon le département du Travail des Etats-Unis, en 2025, les trois quarts des salariés américains seront des Millennials. Face à ce remplacement annoncé, les entreprises n’ont d’autre choix que de repenser la manière de diriger.
38 % en faveur d’une coupure numérique
2.300 managers répartis à travers la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont été interrogés dans le cadre de cette étude. De manière peu surprenante, les Millennials érigent l’autonomie, la créativité, la reconnaissance et la réciprocité entre pairs en valeurs cardinales du manager.
Et sont en quête perpétuelle de sens, d’un but ou bien d’une mission. Parmi les critères qui définissent le succès en entreprise, apprécier son travail, pouvoir préserver un équilibre entre vie privée et vie professionnelle et avoir un bon salaire arrivent en tête, dans le même ordre que leurs aînés.
Si beaucoup de ses conclusions sont attendues, d’autres vont à l’encontre des idées toutes faites sur cette génération . Les Millennials ressentent davantage que d’autres les effets négatifs de la technologie et éprouvent le besoin de s’en protéger.
C’est particulièrement vrai en France, où le manager de moins de 40 ans apprécie peu de toujours devoir se rendre disponible et rejette la pression induite par les nouveaux outils. Ainsi, 38 % souhaitent une coupure numérique lorsqu’ils ne travaillent plus.
Business is business
S’ils ne considèrent pas leur travail comme une part centrale de leur identité, les Millennials n’en sont pas pour autant moins ambitieux et motivés. La fonction de PDG reste attractive, et même bien plus qu’auparavant. 61 % des Millennials en position de managers lorgnent le sommet de la hiérarchie, alors qu’au sein de la génération précédente, ils ne sont que 45 % à souhaiter occuper une place de numéro un.
Cependant, le rôle de PDG doit évoluer dans ses caractéristiques pour 40 % d’entre eux. A leurs yeux, les qualités requises pour être un bon leader sont l’impartialité, la capacité à résoudre les problèmes et l’intégrité. Loin de l’image d’Epinal du PDG charismatique et autoritaire.
Pour autant, ces nouveaux managers ne sont pas de doux rêveurs. Ils veulent plus d’efficacité dans l’entreprise pour continuer à générer du profit. Ils sont même 39 % à déclarer qu’ils privilégieraient le profit au bien-être de leurs salariés. Et ce sont les managers français qui, à 55 %, penchent le plus en faveur du profit !
Florent Wairet