Pour que les questions d’argent ne soient plus un problème pour vous, découvrez les conseils de notre formateur coach Jean-Christophe Durieux.
Pourquoi parler d’argent est-il tabou en entreprise ?
La culture du « faire plus avec moins » est de plus en plus ancrée avec l’arrivée aux achats des « Cost killer », ces chasseurs de gaspillage en français, qui sont des spécialistes de la réduction des coûts. De nombreuses enquêtes menées par des entreprises de conseil mettent en avant que les salariés sont en premier lieu motivés par la quête de sens pour leur métier et en quasi dernier lieu le salaire qui en découle.
De ce fait, parler argent au travail pourrait être perçu comme étant réducteur, peu porteur d’avenir au sein des entreprises.
La culture anglo saxonne est plus libérée côté argent. Max Weber dans son ouvrage « L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme » montre une culture protestante tout à fait favorable à l’enrichissement personnel qui serait la marque de la bienveillance de Dieu à l’égard de celui qui est prospère. Inversement les autres cultures ont développé une certaine méfiance vis-à-à-vis de l’argent, voire des tabous « l’argent ne ferait pas le bonheur » !
En même temps, la recherche de talents est une véritable quête que se disputent de nombreux groupes qui mettent en œuvre des moyens innovants allant du développement de leur « image de marque employeur » au déploiement du « marketing RH ». Ainsi, le collaborateur se retrouve au centre des attentions de l’entreprise qui lui donne des moyens supplémentaires d’agir, d’où l’émergence de la notion « d’empowerment des collaborateurs » pour mieux répondre aux attentes des clients.
A perdre de vue la notion du juste salaire, voire d’augmentations de salaires, le risque est grand dès lors pour une entreprise d’être décalée au regard des prix du marché de l’emploi.
Ce risque est celui de voir partir les meilleurs profils à la concurrence.
Quels conseils pouvez-vous nous donner pour apprendre à dédramatiser notre rapport à l’argent, à oser exprimer clairement nos attentes avec assertive, et sans culpabiliser !
Des adages sont favorables à la quête d’une juste rémunération tels que « tout travail mérite salaire » ou encore « qui ne demande rien n’a rien ! ». Il faut réussir à vaincre trois styles de culpabilité, « paternelle fondée sur le blâme : vous êtes bien assez payé pour ce que vous faites ! » – « maternelle, fondée sur le reproche d’ingratitude : après tout ce que l’entreprise fait pour vous, vous pourriez être moins gourmand et plus reconnaissant » ou « fraternelle : vous êtes égoïste, c’est la crise, pensez à ceux qui n’ont rien ! » Demander, c’est être gêné un instant, ne pas le faire c’est être gêné toute sa vie ! Alors allez-y !
Et si malgré tout cela, vous éprouvez encore des réticences, vous pouvez réaliser une formation en négociation pour muscler votre force de conviction, d’influence et de communication !
Comment se préparer au mieux à mener un entretien de négociation salariale, quelles sont les erreurs à ne pas commettre ?
Le salarié, employé ou cadre, croit à tort que son patron connaît tous ses mérites et qu’il doit obtenir sa reconnaissance sans la solliciter. Le patron est une personne comme une autre, avec ses soucis, ses urgences. Il faut donc commencer sa démarche par une bonne préparation, réaliser son bilan d’activité, ludique, pédagogique, étayé, illustré, paginé, synthétique et mettre en annexe tous les détails qui permettent en seconde approche d’approfondir les sujets. Il faut penser à mentionner tous les chiffres clefs et élaborer ses fiches de réalisations comme si l’on devait s’installer à son compte, entrer dans une nouvelle logique de « prestataire de services » qui doit aussi se vendre en interne.
Tenir son C.V. à jour et le tester sur le marché est aussi une bonne approche pour savoir ce que l’on vaut vraiment et pouvoir s’étalonner par rapport à d’autres professionnels de même niveau de qualification, d’ancienneté et de secteur d’activité.
Les erreurs à ne pas commettre : se plaindre, se justifier, blâmer ses potentiels rivaux, arriver sans préparation, sans chiffre, sans support écrit, être animé par le ressentiment plus que par le désir de progresser. La confiance en soi est fondamentale, car notre environnement va croire de nous ce que nous croyons de nous-même !