Interview de Guillaume Mikowski, co-fondateur et Président de Brainsonic (agence content marketing et social media)
Penser petit, le nouveau mot d’ordre de la communication d’influence ?
Lorsque l’on voit que des nouvelles marques comme Tesla dans l’automobile génèrent plus de conversations sur la toile que les autres constructeurs, sans aucun budget média, lorsque l’on voit le même phénomène avec des nouvelles marques de maquillage etc. on se dit que le monde a totalement changé…
Hier, les rois étaient ceux qui avaient le plus de points de contact, mais aujourd’hui plus que jamais la seule démarche pertinente est de coller aux centres d’intérêt des consommateurs. Et pour y parvenir, il faut savoir écouter, et je suis assez surpris de voir à quel point l’écoute du web est encore trop souvent sous-exploitée. Se limiter à écouter les influenceurs ou uniquement les requêtes Google n’a aucun sens, ce qui compte désormais ce sont les niches conversationnelles, souvent composées de « gens normaux »…
Et ce nouveau paradigme impose que les entreprises se recentrent beaucoup plus sur l’individu alors que les individus eux se sont déjà transformés en médias. Nous sommes en train de vivre la fin de la communication verticale au profit d’une communication horizontale qui propose aux individus d’y contribuer.
Qu’est-ce que la nano-influence ?
C’est un phénomène qui n’a rien de nouveau, mais qui a explosé avec les réseaux sociaux ces dernières années. La nano influence c’est partir du principe que vous comme moi sommes plus influents que n’importe quelle campagne ou influenceur vis-à-vis de nos 3 premiers cercles : famille, amis, connaissances proches..
Et depuis 4/5 ans l’usage maitrisé et intensif des réseaux sociaux a fortement resserré les liens entre les individus, ce qui fait qu’aujourd’hui notre sphère d’influence s’est étendue et, mieux encore, s’est renforcée. Bienvenue dans un monde où nous sommes (vous et moi) tous devenus des « nano influenceurs », avec un niveau d’influence cumulée beaucoup plus puissant que celui des influenceurs.
Aujourd’hui grâce aux nouvelles technologies les marques peuvent s’appuyer sur ces nouveaux ambassadeurs et les « armer », ces nano-influenceurs étant beaucoup plus crédibles que les marques elles-mêmes.
Influence, nano influence… quelle sera l’étape suivante ?
Je préfère penser à ce qu’il va se passer côté annonceurs. Ce sont eux qui ont les cartes en mains, il va falloir qu’ils revoient globalement le logiciel de la communication classique, pour évoluer de la « média-communication » à la « social-communication ».
Les marques qui réussiront demain ne seront plus forcément celles qui produisent à tout va pour développer leur « marque-média » ou encore qui « matraquent » en média, ce seront celles qui sauront exploiter véritablement la totalité de leurs actifs : pas uniquement leurs contenus mais leurs audiences. Avec un objectif prioritaire à la clé : développer une relation directe avec ces audiences.