À l’affut des nouvelles techniques de recrutement, les RH en quête de jeunes talents en oublieraient presque un élément primordial : chercher des outils performants plutôt qu’innovants !
Gamification, jeu-concours avec récompense, chatbox… Certains grands groupes n’hésitent pas à employer des moyens très tendance, voire inédits pour recruter leurs forces vives. Que ne ferait-on pas pour s’assurer la collaboration de jeunes perles, rares ou moins rares ? C’est bien le souci !
Les entreprises font-elles en pratique ce qu’il faut pour bien recruter, c’est-à-dire sélectionner des candidats correspondant à leurs attentes, et répondre à la fameuse équation « attirer et fidéliser » ?
Connaître sa cible pour construire son processus de recrutement
Selon Nadège Grenon Sez, consultante et formatrice en RH et communication tant à l’université (Dauphine, Cnam) qu’en école d’ingénieurs (Cesi), il existe deux grands écueils en matière de recrutement :
- ce que l’on croit connaître de sa « cible » (par exemple : les jeunes générations maîtrisent forcément le digital)
- et ce que l’on veut montrer de soi (une entreprise innovante…) au risque de se révéler déceptif (trop de décalage entre les outils employés pour recruter et la réelle culture de l’entreprise : c’est le fameux décalage entre l’image voulue et l’image perçue). Or se jeter sur les dernières techniques de recrutement à la mode sans réfléchir à ces deux points peut conduire à des déconvenues chronophages et onéreuses.
« Pour qu’un recrutement soit efficace, il faut identifier :
- quelle est sa cible,
- quelles sont ses attentes,
- où est-ce qu’elle est présente.
- Puis s’interroger sur ce que l’entreprise peut offrir, c’est à dire son offre RH », précise Nadège Grenon Sez.
Après, seulement, le RH pourra choisir son sourcing, ses méthodes de recrutement et son processus d’intégration.
Une bonne démarche consiste à partir :
- des études sociologiques, notamment sur les générations Y et Z,
- leur rapport au monde du travail
- et leurs attentes spécifiques en matière de recrutement, sens au travail, qualité de vie au travail, formation, rémunération, carrière, international
Les employeurs pourront ainsi utilement choisir leurs modes de recrutement en y découvrant, entre autres, que les jeunes sont à l’aise avec les réseaux sociaux professionnels (83 % y ont déjà regardé des offres d’emploi*), qu’ils consultent en priorité le site Internet de leur école pour y trouver un stage (48 % ; mais 39 % naviguent aussi sur les sites des entreprises et 31 % sur les sites d’emploi*). Sachant que pour ¾ d’entre eux, ces recherches se font via leur mobile*.
* EDHEC Business School, GEN Z : comment les recruter ? Mai 2018.