Dans nos contextes professionnels (et sociétaux) actuels, il semble difficile d’effectuer des temps d’intériorisation, tant la tentation est grande de vouloir aller toujours plus vite, et du fait de se sentir pressé, ou sous pression : délais de plus en plus serrés à tenir, charge ou durée de travail en augmentation, quasi instantanéité de l’information et des communications… Difficile de prendre le temps de « lever le nez du guidon ». Car au-delà du cadre professionnel, il y a tout le quotidien, familial, personnel, amical à vivre.
L’hiver, un temps de repos…
Nous sommes actuellement en plein hiver : les caractéristiques de cette saison, nuits courtes, froid, intempéries nous poussent naturellement à moins sortir, à rester plus à l’intérieur qu’à l’extérieur. C’est un temps où la nature est au repos, toujours active mais de manière moins visible, pour entamer un nouveau cycle à l’aube du printemps. Il en va ainsi pour les humains, où des temps de retour à soi, d’intériorisation plus marqués, se succèdent aux temps d’extériorisation.
… et aussi un temps de retour à soi !
A mon sens, ces temps de retour à soi sont nécessaires, car s’ils sont oubliés, ils peuvent se traduire, à court ou à long terme, par divers symptômes, selon l’individu et son vécu : fatigue chronique, agitation et nervosité, impatience, émotions à fleur de peau et non contrôlées / non contrôlables ; impression de vide, d’ennui, quand le rush est enfin terminé …
Ces temps d’intériorisation plus marqués ne sont ni des temps de repli sur soi, où nous nous coupons du monde, ni une preuve d’égoïsme. Car ils aident, sur le long terme, à développer de la compassion, de la douceur et de la légèreté d’abord envers nous-mêmes, ce qui modifiera automatiquement notre relationnel à l’autre avec les mêmes bénéfices.
Quels outils simples peuvent être mis en œuvre au quotidien ?
Je recommande de prendre le temps, le matin, de canaliser sa journée avec une liste des choses à faire, classées selon leur urgence et importance, de rayer les taches effectuées au fur et à mesure. Ne pas oublier de rayer toute sa liste (surtout ce qui n’a pas été effectué) à la fin de la journée et de refaire une nouvelle liste le jour de travail suivant : cela a pour effet d’apaiser notre mental, d’être plus au clair sur nos priorités et de mieux gérer les interruptions ou les demandes de la part d’autres collègues ou de notre hiérarchie. Car nous savons précisément où nous en sommes et ce qui nous reste à effectuer, et de fournir une réponse adaptée en fonction de notre contexte à l’instanté..
Autre outil : temporiser. Si j’ai une demande de quelqu’un, et que j’hésite dans ma réponse, prendre le temps de la réflexion et ne pas répondre automatiquement tout de suite, surtout si, souvent, nous n’osons pas dire non. Et si je réponds trop vite, c’est toujours possible de revenir sur sa décision : nous ne sommes pas girouette pour autant, nous exerçons notre capacité à changer d’opinion et à l’exprimer.
Prendre le temps, se reconnecter à ses valeurs et ses besoins… pour plus de bien-être !
Prendre du temps pour soi peut aussi constituer à noter, au calme, sur un carnet, notre vécu de la journée, agréable ou désagréable, pour nous ouvrir davantage à ce qui se passe en nous (mental, émotions…) ; ou bien trouver le moyen qui nous convient le mieux et qui nous permet de retrouver une quiétude intérieure : méditation, respiration consciente, taï chi chuan, yoga…
Le fait de temporiser ouvre une porte pour nous écouter davantage, et de prendre conscience :
- des valeurs auxquelles nous tenons,
- et de nos besoins (personnels, relationnels etc…).
Nous pouvons ainsi régulièrement nous poser la question :
- de quoi ai-je besoin dans cette situation ; ce besoin est-il satisfait ?
- quelle(s) valeur(s) ai-je envie de mettre en place dans ma vie ; est-ce que j’agis en cohérence avec celle(s)-ci ?
Cela parait une évidence, mais bien souvent nous agissons en ne tenant pas compte de ces 2 piliers, ce qui engendre à terme : mal être, frustrations, tensions…Cette conscience est la première étape pour trouver les moyens de satisfaire nos besoins ou de mettre en place nos valeurs, le fait d’apprendre à les verbaliser à l’autre et de les faire évoluer, quand certains ne sont plus d’actualité. Plus nous nous ouvrons à ces aspects de nous, à la connaissance de nous même, plus nous pourrons nous articuler avec l’autre et vivre notre relationnel de façon plus légère. Et surtout, nous ressentons au quotidien, un mieux-être croissant.