Talents du numérique
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Talents du numérique : plus rares donc plus chers, ils ont la cote

Les talents du numériques sont très recherchés par les entreprises.

Et si 2018 ressemblait à 2017, qui était elle-même déjà sur la lancée de 2016…

En matière de rémunération, et plus largement de flux économiques, les évolutions sont moins saccadées que l’on ne l’imagine parfois. Le passage d’une année à une autre marque rarement un renversement de tendance. Reste l’enjeu des entretiens annuels qui permettent au salarié de faire pression sur son employeur, de marquer sa valeur et sa rareté et d’obtenir… une augmentation !

Sur le marché des compétences digitales, la pénurie touche la quasi-totalité des métiers. Rachel Delacour, nouvelle présidente de France Digitale, évoquait une situation de « chômage négatif » pour les start-up. De mêmes talents sont convoités par un large spectre d’employeurs, de la start-up aux pure players, en passant par les Gafa, les ETI, les grands groupes, les entreprises de services du numérique (ESN) et les agences. Par conséquent, leur rémunération augmente automatiquement.

Tel un peloton cycliste, les métiers du numérique se classent en trois groupes :

  • Dans le peloton de tête figurent des développeurs (développeur full stack, lead dev, devops, scrum master, etc.) mais aussi des experts de la data et de l’expérience utilisateur. Les échappées sont nombreuses. Ce sont eux qui tiennent la vedette et qui profitent d’un fort déséquilibre entre l’offre et la demande. Pour ces cadres, les augmentations de salaire négociées en 2018 seront souvent supérieures à 15 % et des « jumps » ou sauts de salaire plus importants encore peuvent être obtenus en changeant d’employeur.
  • Le deuxième « peloton » est composé de métiers pour lesquels les augmentations de salaire seront assez fortes : de 5 à 15 % selon les entreprises. On y trouve les experts du marketing online, du e-CRM et du product management mais également la population des managers : directeur du marketing, directeur technique, directeur e-commerce, etc.
  • Enfin, le « gruppetto ». Un ensemble de rares métiers peu touchés par la pénurie ou bien pour lesquels il existe même un « petit » excédent de main-d’œuvre. Parmi eux figurent le community manager et le webdesigner pour lesquels la rémunération devrait rester stable ou augmenter légèrement cette année.

 

Un obstacle pour les entreprises

Si la pénurie bénéficie aux cadres du numérique – et aux chasseurs de têtes chargés de les recruter -, elle peut freiner le développement des start-up et ralentir la transformation digitale des groupes. Les ressources sont en effet rares, certains postes peuvent rester vacants quelques mois et l’accroissement des salaires alourdit les charges fixes des entreprises.

Quant aux solutions de court terme, elles sont elles-mêmes coûteuses : augmenter le salaire des bons éléments pour les retenir, proposer un pont d’or aux candidats ou encore passer par un cabinet pour trouver les bonnes ressources puis les convaincre d’accepter l’offre.

Il revient aux entreprises et aux pouvoirs publics de « penser plus loin » et de s’attaquer aux racines de la pénurie. Dans cette optique, la création d’un bac numérique proposé par France Digitale est une bonne initiative. On peut aussi espérer un renforcement des filières du supérieur consacrées au numérique et un plan de formation à ces nouvelles compétences ambitieux pour les salariés.

Pierre Cannet

 

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