Les services publics évoluent, tout comme les collectivités publiques. Des compétences nouvelles voient le jour. Pour les managers, l’enjeu est double : acquérir savoir-faire et savoir-être et le transmettre autour de soi. Rencontre avec Éric Manoncourt, directeur général ressources humaines de la ville de Toulouse et de Toulouse Métropole.
La formation des managers est-elle un levier dans l’accompagnement du changement ?
Éric Manoncourt : Je le crois et cela le devient d’autant plus que leurs formations évoluent. Historiquement, elles étaient centrées sur des sujets techniques. Désormais, les demandes de formation des managers – tout comme les besoins de leurs organisations – s’orientent vers les compétences personnelles :
- apprendre à interagir plus harmonieusement et plus efficacement avec les autres,
- et être capable d’aider leurs collaborateurs à en faire de même.
Quels projets récents l’illustrent ?
E. M. : Nous avons pu travailler sur l’entretien professionnel. Compte tenu du renouvellement des équipes, cela nous a permis à la fois d’acclimater à de bonnes pratiques les nouveaux arrivants et de les développer chez les plus anciens. C’est un sujet à impact pour les managers et les collaborateurs. Il permet d’accompagner l’évolution des besoins de la population et des services publics. Nous avons eu la même démarche sur des sujets comme la laïcité ou la déontologie de l’activité publique. La démarche est toujours à la fois de diffuser les compétences et de mobiliser les équipes.
La formation des managers présente-t-elle des spécificités ?
E. M. : Ce public a souvent déjà bénéficié de plusieurs formations et il est attentif aux détails des dispositifs. Par-delà les attentes des managers, il faut aussi prendre en compte celles assez élevée de la collectivité qui les met en place, en matière de transformation des pratiques et des organisations. La préparation de ces formations réclame une grande précision dans la prise en compte des contextes d’exercice professionnels des managers et leurs équipes. C’est un gage d’efficience.
Quels sont les points qui méritent le plus d’attention ?
E. M. : Lutter contre la routine, éviter les copier/coller entre les formations. Nous avons environ 13 000 salariés, occupant 200 métiers différents, avec des profils très variés. Les équipes formations doivent être en éveil permanent. Avec le confinement, le développement du télétravail et des formations à distance, le niveau d’exigence des collaborateurs a monté.
Avez-vous recours à des entreprises de formation ou à des formateurs internes ?
E. M. : Les deux. Nous avons créé il y a quatre ans une école de formation des cadres dont la vocation est à la fois de :
- développer les compétences des managers,
- de fédérer les communautés de la ville de Toulouse et de Toulouse Métropole,
- et de créer entre elles des synergies.
- Nous travaillons aussi en co-construction avec des formateurs externes. Ils nous aident à prendre du recul, à rencontrer des pairs issus d’autres collectivités.
Quelles évolutions accompagner dans le futur ?
E. M. : Le mode projet devient la norme. Et celui qui pilote n’est plus nécessairement dans une position hiérarchiquement supérieure à ses collègues. L’autorité procède alors d’une capacité à conduire des projets en fédérant ceux qui doivent y contribuer. Si ce sont sans doute les services techniques qui connaissent cela le mieux, diffuser ces compétences dans toute la collectivité permettra d’accompagner l’évolution des services publics.
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