Chronique – Le digital a un impact sur la confiance des consommateurs dans une marque ou une enseigne, mais qu’en est-il pour les collaborateurs vis-à-vis de leur entreprise ?
Garantir la traçabilité grâce à la blockchain, analyser la composition d’un produit en le scannant sur des applications comme Yuka , lire les commentaires laissés sur un restaurant avant de s’y aventurer :
le digital a un impact sur la confiance des consommateurs dans une marque ou une enseigne.
Qu’en est-il pour les collaborateurs vis-à-vis de leur entreprise ?
C’est un fait : la culture du secret s’étiole pour faire place à plus de transparence.
Par exemple, avant de rejoindre une organisation, les collaborateurs peuvent se plonger dans les commentaires déposés sur des plateformes comme Glassdoor. Ces outils ont gagné la confiance de leur public : l’authenticité des propos est valorisée par rapport à des supports de communication institutionnels passés au tamis de lourds circuits de validation internes.
Néanmoins, la question se pose avec de plus en plus d’acuité : la transparence est-elle source de confiance ?
La possibilité de tout savoir crée potentiellement une société du soupçon perpétuel. En ayant les moyens de vérifier si un salarié est bien connecté quand il travaille à distance, ne met-on pas à mal la confiance qu’on lui accorde ? Une politique de la transparence intégrale peut créer des dérives en incitant à vouloir toujours tout contrôler.
Horizon partagé
Au fond, ce qui caractérise une relation de confiance, c’est qu’elle se construit dans la durée : l’enjeu est donc de dépasser le registre de l’instantanéité, pour fédérer et embarquer les collaborateurs dans un projet commun, durable.
A cet égard, le digital peut jouer un rôle :
- les programmes d’intrapreneuriat
- ou les initiatives de crowdsourcing
recèlent un potentiel important pour dessiner un horizon partagé.
La confiance, longtemps cantonnée à la sphère privée, est devenue un enjeu au sein même des entreprises :
- elle joue sur leur performance,
- sur leur attractivité,
- ou encore sur l’engagement des collaborateurs.
Cette évolution pose une question structurante pour le futur des organisations :
quelle place reste-t-il, ou devrait-il rester, pour le secret, pour ce qui relève du confidentiel ?
Laure-Anne Warlin