Poser ses limites au travail : 3 questions à Virginie Durand

Selon vous, pourquoi est-il important de savoir poser ses propres limites au travail, entre ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas ?

C'est une question de bon sens et de bien-être. Et quand je parle de "bien-être", je ne parle pas seulement de celui du salarié ! Je parle de l'énergie, de l'intelligence, de la clarté qui devrait être celle du "travailler ensemble". On ne dirait pas comme ça, mais je parle d'effficacité et de productivité ! Chacun d'entre nous l'a expérimenté une fois dans sa vie. Je me sens à ma juste place, je sais ce que je veux, ce que je peux, ce que je dois faire, je travaille en extrême fluidité avec les autres et dans mon environnement et là, ensemble, on arrive à soulever des montagnes.

Travail dans l'urgence, dizaines (voire centaines) de mails à trier chaque jour, interruptions, nouvelles technologies... Comment préserver son équilibre et dire « stop » lorsqu'on est confronté à un rythme de travail particulièrement soutenu ?

Déjà, il faut en être conscient ! Avoir fait le constat qu'on fonctionne en mode automatique, qu'on ne dirige plus son travail mais que c'est le travail qui nous dirige. L'exemple des mails est un excellent exemple. Certains salariés sont devenus esclaves de leur messagerie : il faut en effet constamment "écoper" le navire ! Où est donc passé le maître ? Le problème, c'est que ce processus est insidieux, quasi invisible. Et qu'il faut beaucoup de force, de volonté et aussi d'indéniables qualités relationnelles pour l'inverser. C'est pour cette raison que le travail sur les signaux d'alerte, le respect et la confiance en soi, la communication avec son manager et ses collègues fait entièrement partie de la formation.

Face au stress, quels conseils donneriez-vous pour trouver des « micro-ressources » au quotidien et préserver sa sphère personnelle ? 

De manière très pratico-pratique, on peut travailler à la fois sur les micro-ressources physiologiques (respiration, pleine conscience du geste, rythmes biologiques...) ; sur les micro-ressources émotionnelles (reconnaissance puis formulation de ses émotions négatives ; préservation et développement des moments de fluidité, de plaisir et de joie) ou encore, sur les macro-ressources de la sphère personnelle. Prendre soin de soi à l'extérieur de l'entreprise, se fixer des objectifs personnels à atteindre, être doux avec soi-même : autant de pistes à explorer ensemble lors de cette formation...